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Roland HUREAUX

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13 mars 2024 3 13 /03 /mars /2024 12:54

 

L’Afrique , souvent  tenue à l’écart  de la scène mondiale,  est revenue ces dernières semaines au premier plan avec deux événements : la question palestinienne et les remous de l’Eglise catholique.

Face aux bombardements de Gaza qui ont  fait déjà  plus de 30 000 morts, soutenus par les  Etats-Unis et les dirigeants occidentaux, l’ Afrique du Sud a saisi la Cour internationale de Justice  afin qu’elle examine si Israël   n’est pas coupable du crime de génocide. L’ Afrique du Sud, principale puissance économique du continent,  a l’autorité morale que lui confère le fait d’avoir mis fin au régime d’ apartheid  . Elle  est aussi un des cinq pays fondateurs des BRICS, la grande coalition mondiale qui remet en cause l’hégémonie de l’Occident. La procédure est en cours.

L’autre événement est la prise de position du cardinal archevêque de Kinshasa, Mgr Fridolin Ambongo contre le document du pape  Fiducia Suplicans ouvrant la porte à la bénédiction de couples homosexuels. Parlant au nom de toutes les conférences épiscopales africaines, il a obtenu du pape que ce document ne s’applique pas à l’Afrique. Beaucoup d’autres évêques dans le monde ont exprimé des réserves analogues. Le Congo-Kinshasa est le second pays catholique du monde ( quoique   tous les laïcs n’y  soient  pas encore baptisés). L’affaire prend tout son sens quand on sait que certains des grands oligarques , comme Soros, se faisaient forts de mettre l’Eglise catholique à leur service  en lui insufflant l’esprit woke. La position de l’archevêque congolais intéresse  ainsi tous les continents. 

 

RH

 

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13 mars 2024 3 13 /03 /mars /2024 12:37

La rubrique des mots

 

DES BLANCS ET DES NOIRS

 

« On est là pour planter du blanc » a-t-on entendu dire à un des auteurs de l’horrible attaque survenue à Crépol (Drôme) ce 19 novembre  qui a entrainé le décès du jeune Thomas et causé de nombreux blessés parmi les participants à un innocent bal de campagne.

Inutile de dire que cette attaque  sans motif effectuée par des jeunes issus d’immigration est inquiétante.  Si l’Etat ne prend pas très vite des mesures très sévères, elle pourrait déboucher sur une guerre civile.

Les bien-pensants, les vrais[1], y voient un racisme antiblanc. Sans doute mais pourquoi blanc ?

Les agresseurs semblent avoir été pour la plupart maghrébins. Peut-être quelques-uns étaient-ils noirs, mais je n’imagine pas des immigrés subsahariens conduire seuls ce genre d’attaque. 

Il est extraordinaire que les jeunes immigrés issus du Maghreb qualifient les « Français de souche » de blancs, mot repris sans critique par le discours ambiant. Et eux de quoi se qualifient-ils ?  On peut supposer qu’ils sont, pour la plupart, arabes. Arabes et donc blancs.

La plupart des Arabes sont blancs, plus encore que les Français de souche dès lors que l’on compte parmi ces derniers les ultramarins.  Dans certaines régions de l’Afrique du Nord, surtout berbères, on trouve une majorité  de blonds aux yeux bleus. Il y a eu un peu de métissage noir, notamment dans le Sud du Maroc, mais il fut très limité par l’habitude arabe de châtrer les esclaves africains.

Si des Maghrébins d’origine ou même un homme comme Mélenchon, dénoncent le racisme des Français à l’égard des Musulmans, il faut aussitôt corriger.  Puisque les victimes, elles aussi, sont des Blancs il faut trouver un autre mot. Ce ne peut être que de l’intolérance religieuse.  Il fera beau voir des musulmans de la sphère islamiste accuser les Français   d’intolérance religieuse !

Cette rectification des mots permettra aussi de mieux distinguer les Nord-Africains blancs des immigrés africains subsahariens, en France  en majorité  sahéliens et donc musulmans. Certes la promiscuité des « quartiers » fait que le plus souvent, ils fraternisent au sein des bandes. Pourtant,  si les immigrés noirs connaissaient l’horreur eu fut la traite arabe en Afrique noire[2], bien pire que la traite transatlantique, ils ne fraterniseraient pas tant.

Le Sud global

Ce n’est pas seulement en matière de race que le vocabulaire actuel prête à confusion.   Il est ainsi de plus en plus question du « Sud global »,  une expression qui désigne en gros les membres des BRICS, aujourd’hui élargis.  La Russie est un des principaux fondateurs de ce groupe : sait-on que ses territoires vont bien au-delà du cercle polaire boréal !    Et par ailleurs, les Russes sont tout ce qu’il y a de plus blanc, comme les Chinois sont jaunes, les Sud-Africains noirs (en majorité). Que sont les Indiens dont la population septentrionale est indo-européenne et donc claire,  et la méridionale, dravidienne, foncée sans être absolument noire ?  Le Brésil, dominé par les descendants d’Européens est connu pour sa diversité raciale. L’Argentine, nouveau membre des BRICS est de race blanche, comme ces autres nouveaux membres que sont  l’Iran et l’Arabie saoudite.  

Les Japonais, à l’inverse, comme les Sud-Coréens, jaunes, sont étroitement alliés aux Etats-Unis et à l’OTAN.

C’est dire combien il serait erroné de voir dans l’opposition de l’Amérique (et de ses alliés)  et des BRICS, l’opposition du monde blanc colonialiste au monde non-blanc anciennement colonisé. Le général de Gaulle ne qualifiait-il pas la Russie de « dernier des empires coloniaux » - avant de s’en rapprocher ?

La bonne politique est de toujours considérer ces complexités, de ne pas s’enfermer dans des schémas  trop simples qui ne font pas la part des spécificités des peuples, des problèmes et des situations. On ne saurait par exemple, quoi qu’en pensent les assassins de Crépol qui ont sans doute voulu jouer les terroristes du Hamas, identifier le problème de l’immigration musulmane en France avec le problème palestinien auquel Israël est confronté (et vice versa) . Les contextes sont très différents.

La « guerre des civilisations » est à cet égard un concept dangereux. Le principal adversaire des Etats-Unis est la Russie dont une propagande acharnée tend à faire un pays monstrueux mais qui n’en reste pas moins un pays blanc chrétien et d’économie libérale, trois caractères qui ne s’appliquent pas à la Chine, pourtant alliée de la Russie. Autre adversaire majeur dela super-puissance, l’Iran est indo-européen. Où se situe l’Amérique latine dont la population est d’origine européenne, en majorité catholique et libérale en économie (sinon, l’élection du nouveau président argentin Milei n’aurait pas été possible) ?  Et pourtant les foules sudaméricaines sont en grande majorité hostiles aux Etats-Unis,  jusqu’à sympathiser avec le  Hamas. 

Celui qui n’a pas d’armes conserve un atout puissant, ce sont les mots. Dans des problèmes comme l’immigration, leur bon usage peut revêtir une importance décisive.

 

Roland HUREAUX

 

 

[1] Il faut appeler un chat un chat et bannir l’ironie. Les bien-pensants sont ceux qui pensent bien, pour de bon.  

[2] Un ouvrage essentiel : Tidiane N’Diaye, Le génocide voilé, Gallimard-Folio , 2017.

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13 mars 2024 3 13 /03 /mars /2024 12:33

 

SOMMES NOUS ENCORE EN DEMOCRATIE ?

 

Paru dans Le Nouveau Conservateur

 

On ne se lassera jamais de le dire : le parti pris quasi-unanime de la presse écrite et de la plupart des chaînes de télévision et de radio à l’encontre de Marine Le Pen et de Zemmour durant la dernière élection présidentielle est bien pire qu’un « scandale démocratique », c’est le signe que nous sommes aujourd’hui plus en démocratie.

L’évolution qui nous a conduit là mériterait une étude   approfondie : la concentration de la presse entre les mains de quelques magnats qui partagent une vision mondialiste et libertaire (nous nous gardons de dire libérale ! ) du monde mais aussi ce que Soljenitsyne appelait le « déclin du courage », l’esprit grégaire, la peur, l’arrivisme, la corruption sont à la racine de cette évolution vers toujours plus de conformisme.

 

Pas de démocratie sans pluralisme

 

Chateaubriand disait que la démocratie supposait non seulement la liberté de la presse mais aussi son pluralisme. Nous sommes loin du compte.

On voit les ravages désastreux de cette évolution dans l’hystérie antirusse qui règne aujourd’hui et qui fait place à l’hystérie pro-vaccin (ou anti-anti-vaccin) des derniers mois.

Cette emprise croissante, principalement au travers des médias, mais aussi de la justice, d’un corps de pensée – ou plutôt d’une idéologie unique - est-elle la seule influence indue qui se soit exercée sur le processus électoral français ? Ne faut-il pas y ajouter, quelque part en France ou aux Etats-Unis, une grande manœuvre destinée à faire réélire Macron qui serait passée par la présence de Marine Le Pen jugée plus vulnérable que d’autres au second tour. Premier acte : feu sur Zemmour, son seul rival significatif à droite et dédiabolisation de Marine Le Pen ; deuxième acte : dédiabolisation de Marine Le Pen et élection de Macron.

Ce scenario n’est pas si compliqué qu’il ait exigé des stratèges de haut vol. Il demandait cependant des moyens d’influencer l’opinion publique, en sus des médias, qui fut sans doute le fait de spécialistes sans qu’on sache exactement comment ils ont opéré.  C’est ainsi que Zemmour en début de campagne fut chargé de tous les péchés d’Israël : il était, disait-on, ultra-libéral (quoique bien moins que Macron), il voulait, prétendait-on, supprimer le droit à l’avortement (ce dont il n’a jamais été question), il était violent , alors que menacé de mort presque chaque jour, il n’a jamais permis bien sûr à ses soutiens de rendre la pareille à  l’autre camp. Naturellement, si elle en a profité, Marine Le Pen n’est pour rien dans ces manœuvres.

 

Le jeu de billard

 

Mais dans la balance Le Pen – Zemmour, d’autres facteurs ont joué. L’électorat de la première était manifestement plus populaire et plus démuni   que celui de Zemmour qui, malgré ses efforts n’est pas arrivé à mordre suffisamment sur le petit peuple, rural en particulier, pour qui voter pour la droite forte était plus un cri de désespoir qu’un projet politique ; a-t-il suffisamment fait d’efforts pour réduire ce déficit ?

En tous les cas, Marine Le Pen cumulait un double avantage de légitimité : elle avait pour elle le côté franchouillard ; bien que née à Saint-Cloud, elle ressemblait d’avantage aux gens du peuple que l’intellectuel Zemmour, elle avait surtout l’ancienneté. Dans un pays où il faut plusieurs candidatures pour que les gens s’habituent à une tête nouvelle, elle était déjà entrée dans les habitudes de vote, son concurrent pas. Dans un tel contexte, les 7 % de Zemmour sont déjà méritoires.

Comment s’est nouée   ensuite la dynamique du vote utile, qui a permis de persuader une grande partie l’électorat de la droite forte que Le Pen était le « vote utile » et Zemmour pas ? Cela aussi reste à étudier ; il n’est pas sûr que le phénomène ait été aussi spontané qu’on croit.

En 1988, alors que tous les sondages montraient que Barre ferait mieux au second tout face à Mitterrand, les sirènes du vote utile se mirent à chanter partout que le vote utile était  Chirac.  

Il se peut que les milieux dirigeants qui avaient déjà assuré l’élection, plus acrobatique, de Macron en 2017, aient été cette fois si sûrs de leur succès qu’ils n’ont ressenti le besoin d’aucune campagne particulière de déstabilisation, du genre de celle dont fut victime Fillon, pour assurer l’élection de leur  favori. Personne, sur la scène internationale, n’a paru s’inquiéter de l’issue de l’élection, alors qu’en 2017, les maîtres de l’Occident s’étaient inquiétés un moment de voir que Fillon, atlantiste douteux, en relations d’affaire arec Poutine, puisse, s’il était élu, remettre en cause le plan de bataille des Européens.

Cette prévisibilité est presque humiliante pour nous. D’autant qu’elle porte sur la réélection de quelqu’un qui applique sans le moindre écart ou défaillance les consignes de la gouvernance internationale, qu’elle soit américaine ou européenne.  La France serait-elle rentrée à ce point dans le rang ?

 

Non-évènement

 

Macron a joué dans cette élection, la carte du non-évènement au point que certains se sont demandé s’il allait vraiment se représenter. On a même dit qu’il en avait   reçu l’ordre, ce qui pourrait expliquer l’air se s’ennuyer qu’il eût lors du grand débat contre Marine Le Pen.

Les choses auraient-elles été si faciles si deux évènements majeurs n’était venus faciliter la réélection du président le confortant dans son rôle   de recours ? Le premier est l’épidémie de covid qui a profondément bouleversé les habitudes des Français et leur économie. Les lois successives, votées sans la moindre difficulté par un Parlement passif, instituant le régime d’exception sanitaire, ont installé Macron dans le rôle de chef de guerre et donné aux Français l’habitude de sacrifier les libertés les plus élémentaires,  l’habitude de se plier passivement à une autorité de plus en plus contraignante.

La guerre d’Ukraine, déclenchée par Vladimir Poutine le 23 février précédant l’élection a placé notre pays dans un état de crise favorable  à la reconduction du sortant. Là aussi, Macron a pu jouer  au chef de guerre, d’autant mieux qu’il présidait ce semestre le conseil européen.

Si le président sortant a pu jouer le non-évènement, il est cependant étonnant que ses principaux   adversaires, en dehors peut-être de Mélenchon, aient joué le même jeu. Zemmour réunit 100 000 personnes au Trocadéro mais il n’y parle ni de l’Ukraine, ni d’Alstom, ni de Benalla, et à peine du covid. Même chose pour Marine Le Pen qui n’a manifestement pas voulu   aborder les sujets qui fâchent face au président sortant.

Il y avait pourtant bien des choses à dire : si un sénateur centriste, Pozzo du Borgo peut se permettre d’avancer que Macron est un de principaux responsables de la guerre d’ Ukraine, qu’il a saboté les accords de Minsk et poussé à la guerre, Zemmour et Le Pen ne pouvaient-ils pas le dire aussi ? Fallait-il dans ce débat être poli au point de passer à la trappe tous les motifs d’exaspération   des Français : la vente des principales entreprises, y compris le plus stratégiques, comme Alstom, la continuation de la désindustrialisation, l’aggravation des problèmes d’ordre public, le déclin de l’éducation nationale, de la justice etc. Le processus démocratique doit servir à quelque chose, spécialement quand la presse est muselée : il permet aux candidats d’opposition d’exprimer les sentiments de leurs concitoyens, disons-le, leur rage .  Qu’un pays, où selon un des derniers sondages, 70 % des électeurs ont manifesté leur volonté de changer de président, voie le même   reconduit témoigne de la puissance des forces qui, par-delà le théâtre électoral, nous gouvernent et donc de la crise de la démocratie, non seulement française mais occidentale. Mais ce chiffre montre aussi combien le président réélu est fragile. Les peuples ne peuvent pas se taire indéfiniment.  Ils ne se sont pas, cette fois, exprimé, mais ils le feront un jour, d’une manière ou d’une autre, qu’on n’en doute pas.

 

Roland HUREAUX

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13 mars 2024 3 13 /03 /mars /2024 12:29

L’AVORTEMENT DANS LA CONSTITUTION : FIN DE LA DEMOCRATIE CHRETIENNE

 

Le vote par  l’Assemblée nationale de l’insertion d’un « droit » à l’avortement dans la constitution à une très large majorité  (493 voix pour, 30 contre) , témoigne de la perte des repères d’une France déchristianisée et indifférente aux générations à venir.

Il témoigne en même temps du renouvellement du panorama idéologique national.

Que les différentes  gauches , macroniens, socialistes, communistes, indignés , écologistes aient voté pour la modification de la Constitution  comme un seul homme alors que les partis de droite ont laissé leurs députés libres de leur choix, n’est pas nouveau .  Dès 1973 , la loi Veil  était passée comme ça. La gauche avait fait bloc pour . La droite avait été  laissée à sa conscience. La loi était passée même si la  majorité de la  droite s’y était opposée.

Cela montre bien que la  caractère pré-totalitaire de la gauche française. Il peut y avoir  des dissidences sur les impôts, l’agriculture ou la politique étrangère  mais pas sur les questions de conscience. Puisque l’ambition  de la gauche est de faire un homme nouveau, débarrassé des tabous du passé et donc une rupture anthropologique , pas une voix ne saurait manquer  à cette entreprise prométhéenne quasi- ( ou anti) religieuse. Au lieu de dénoncer cette attitude,  les gens de droite la rallient les uns après les autres, tel un troupeau de moutons, comme on dit « la queue basse ».

Des 30  voix qui se sont opposées  au projet de constitutionnalisation, c’est encore le RN qui en apporte le plus , 23 ( pour 7 à LR),  mais ce n’est qu’une minorité du groupe qui compte  38 membres. Beaucoup  plus que chez les Républicains ont voté pour, y compris leur  chef, Marine Le Pen. Témoin d’une normalisation qui va au-delà de toutes les espérances de certains.

Au total l’adoption facile de  ce texte qui est aussi absurde,  tant sur le plan sociétal  ( il  décourage  la natalité qui s’est effondrée  depuis 2022 ), que constitutionnel : les meilleurs juristes ont dit que  l’avortement n’avait rien à faire dans la loi fondamentale.

Mais le plus surprenant dans ce scrutin est la quasi-unanimité du Mouvement démocrate (Modem)  en faveur du  texte : 31 sur 51 l’ont voté ; 1 abstention. Résultat  d’autant plus surprenant que ce mouvement est le dernier avatar de la  démocratie chrétienne française. C’était le MRP à la Libération , puis ce furent , entre autres,  le  CDS, le  Modem. Inertie sociologique ? C’est toujours au Modem que l’épiscopat français cherche ses conseillers, même s’ils ont maille à partir avec la justice, jamais ailleurs.

Curieusement  , ce parti qui se dit démocrate est le plus  aligné qui soit  sur les logiques  technocratiques  de Bruxelles. Autre paradoxe , il se dit centriste et donc modéré : il est pourtant un des plus bellicistes  dans la guerre d’Ukraine.

 

Le Diable et le Bon Dieu

 

Cette unanimité face à une  réforme qui ne peut que révolter les consciences   chrétiennes  et qui est une absurdité anthropologique résulte, si on l’analyse sur le plan politicien, de  l’alliance  étroite nouée en 2017 entre  le Modem et le parti de Macron. Le Diable et le  Bon Dieu, disent certains  . Elle résulte plus profondément de  la logique centriste et européenne.

Les anciens démocrates-chrétiens   ayant mis sous le boisseau  la honteuse référence chrétienne , ont fait depuis longtemps de la construction de l’Europe supranationale leur  marqueur identitaire.  Depuis, cet argument  passe avant tout  et fait passer avec lui tout ce qui ne le met pas en cause.   Dès lors que le chef de file européiste, qui est aujourd’hui Macron,  veut insérer l’avortement dans la constitution la discipline de groupe impose sa loi.

On ne peut avoir qu’une seule religion . Comme l’a bien vu Emmanuel Todd : si c’est l’Europe, il n’y en a plus d’autre.

Il y aurait eu trois ou quatre objecteurs de conscience au Modem, on l’aurait compris. Mais il n’y a eu qu’une seule  abstention . Que la démocratie chrétienne française arrive à ce degré de reniement  de  l’héritage chrétien, est assez peu croyable. La dégénérescence  a atteint son terme. Pour la démocratie chrétienne, c’est fin de partie.

 

Roland HUREAUX

 

 

 

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12 mars 2024 2 12 /03 /mars /2024 22:10

 

Beaucoup, y compris parmi ses partisans s’étonnent que le président Macron ait engagé  une bataille aussi violente  pour imposer la vaccination  à tous les Français.

D’abord son discours , totalement dépourvu de chaleur, raide, autoritaire, méprisant, jouant de manière surfaite la statue de marbre inébranlable, où certains voient une pointe de sadisme,  et contenant en tous cas beaucoup d’assertions contestables. Le sentiment aussi qu’il était ailleurs. On était habitué à ce style mais pas à ce point.

Ca passe ou ça casse,  semble-t-il s’être dit.

L’appareil exécutif a peut-être les  moyens de passer la loi « en force », ce qui ‘est pas à l’honneur de notre parlement qui, à la différence du Parlement britannique ne sert plus même de « garde-fou ». Mais qui n’entend le rejet profond de la population française, non au vaccin mais à cette pression insensée, digne d’un pays totalitaire, qui s’exerce  sur eux.

Macron n’y va  pas  de main morte : l’accès à tous les spectacles, centres commerciaux, bars et restaurants,  piscines, trains, voire les écoles et les hôpitaux seront conditionnés par   la présentation du passeport  sanitaire,   c’est dire la preuve que l’on a    été vacciné. Les enfants pourront l’ être  sur l’avis d’un seul parent. Tout cela est inimaginable .

Le noyau qui résiste est en partie mu par la crainte des effets secondaires, immédiats ou dans  un certain délai,   d’un vaccin qui reste expérimental et use de procédés inédits, de type génétique. La France est un des rares pays qui n’offre pas l’alternative d’  un vaccin  normal, par virus inactivé  et donc sans risques,  comme c’est le  cas de la Chine ou  du Royaume-Uni. Les vaccins de ce type qui ont  été mis au point par des   laboratoires français sont bloqués.

La résistance, c’est aussi le vieil instinct de liberté  propre au peuple français et qu’on aurait tort de sous-estimer. Dans les manifestations,   on ne  reconnait pas les têtes habituelles de droite  et de gauche : c’est un signe.   L’individu résiste  d’autant plus que c’est à  son identité  génétique  , la plus intime  qui soit,  que l’on risque de toucher.

Même si une majorité finit par se faire vacciner,  les irréductibles ne pourront pas être réduits par la force. Ils sont une élite , ceux qui dans les tempêtes ont toujours dressé la tête et peut-être ceux qui qui seront aux commandes demain.

Pourquoi  cette subite offensive   ?  Les chiffres de décès, toujours faibles ( 115 par semaine en France, en baisse ) et même de contamination ne la justifient pas. Les pays qui ont abandonné tout effort de lute contre la pandémie comme le tiers des Etats américains ne se portent pas plus mal que les autres. Des pays très vaccinés comme Israël restent menacés.   

 

Le monde ne comprend pas

Le monde ne comprend pas : la presse britannique , un pays où tout est redevenu libre , met en doute la santé mentale de Macron[1]. Même son de cloche en Australie ( Sky News Australia : "Has Président Macron gone mad?").

Mme Merkel se gausse    et réaffirme qu’il n’ y aura aucune obligation vaccinale en Allemagne, tout en rappelant perfidement que Macron avait promis qu’il n’y en aurait pas en France…[2] Même réaction narquoise  en Chine, ce qui est  un  comble . Mais vraiment qu’est-ce qui lui prend ?  dit-on un  peu partout.

Si le Conseil d’Etat s’est fait discret, comme d’habitude,  le défenseur des  droits Mme Claire Hédon a mis en garde courageusement contre une dérive très grave en matière de droits de la  personne, et conteste la  procédure d’urgence.

Quelle est donc la motivation du président  se demande-t-on partout ?

La première hypothèse est un accès  d’autoritarisme, l’ impatience d’un homme devenu très impopulaire  ,  qui, le 14 juillet,  a descendu  les Champs   Elysées sous les sifflets  des rares présents. Ou encore la fâcherie d’un enfant gâté  qui casse les jouets. La France a un rang honorable quant aux taux de vaccination : 48 %. Pourquoi s’énerver ?  L’européiste Macron voudrait-il qu’elle donne  l’exemple au Vingt-sept, voire au reste du monde ?  

Est-ce une stratégie  de campagne ? Faire que les Français , devenus des zombies vivant dans la crainte de l’autorité  le réélisent dans un climat de quasi-terreur ? 

Troisième hypothèse : Macro, en a reçu l’ordre . On connait sa proximité avec Bill  Gates promoteur d’un plan de vaccination mondial  à qui Macron avait offert l’an dernier, malgré nos finances  délabrées, un demi-milliard pour promouvoir la vaccination dans le monde.

Le couple Gates – Fauci  est aujourd’hui aux abois. La Cour suprême a ouvert la voie,  à la demande de Robert Kennedy Jr  , avocat new-yorkais et neveu du président, à la possible inculpation de Gates  pour crimes contre l’humanité  - des vaccinations hasardeuses dans le Tiers Monde.  La justice a rendu publics les courriels de Fauci qui confirment beaucoup de soupçons des « complotistes », par exemple le caractère artificiel du virus.    Il n’est pas exclu que ces gens aient demandé aux pays d’Europe , via Bruxelles, d’accélérer le vaccination et que devant le  refus de Merkel et de Johnson , ils se soient rabattu  sur Macron , le meilleur élève de la classe mondialiste - comme Sanchez en Espagne. Les Français sauront lui rappeler qu’ils restent  des hommes libres.

 

Roland HUREAUX

 

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12 mars 2024 2 12 /03 /mars /2024 22:08

Publié parle Bulletin de la noblesse française

Le monde actuel rend plus que jamais nécessaire une forme particulière de courage : le courage intellectuel, une expression qui semble paradoxale dans la mesure où l’étymologie du mot courage le rapporte au cœur et non à l’intellect ; dans la mesure aussi où, dans son sens le plus commun, le courage est d’abord entendu au sens physique : le courage à la guerre qui implique que l’on ne craint pas la mort ou les blessures.

Le courage a aussi, depuis longtemps, revêtu un sens moral : le courage de faire ce que l’on croit être bien, en dépit des pressions, mais aussi de sa propre timidité, de sa paresse ou de ses addictions : le courage d’arrêter l’alcool, de suivre un régime, de se mettre à un travail difficile, de rompre une liaison illégitime. Ce peut-être aussi le courage de demander pardon quand on se sent en faute.

Le courage a souvent trait à l’exercice du commandement : le courage de prendre des décisions politiques ou économiques difficiles, de sanctionner les fautes quand il vous revient de le faire, de dire à son chef ce qu’il ne voudrait pas entendre.

Dans tous les cas que nous venons d’énoncer, le sujet sait où est le bien ; le problème est de passer à l’acte.

 

Renoncer à politique de l’autruche

 

Mais en d’autres cas, les choses ne sont pas si simples. Ne voulant pas faire ce que l’on doit, on cherchera de bons motifs de ne pas le faire. Et le plus souvent, on en trouvera !

Le manque de courage est ainsi enveloppé, dans le refus de voir ce qui est bien, ce qui est juste et surtout, nous y viendrons, ce qui est vrai.  Le manque de courage s’appuie sur l’illusion, le déni de telle ou telle réalité, déni qui donne des raisons de ne pas agir.

Cette démarche ne concerne pas que les questions personnelles. Elle se rencontre en politique. Pour donner un exemple classique, la venue au pouvoir d’Hitler a donné lieu à des discours justifiant l’inaction :  bien peu s’étant donné la peine de lire Mein Kampf, beaucoup se rassurèrent, y compris dans le monde politique français en disant : « il faut lui donner ses chances », « comme tous les extrémistes, il s’assagira », « il rentrera dans le rang, il finira par devenir raisonnable. » Nous sommes en un temps où les idéologues font toujours ce qu’ils disent !  Face à eux, la bonhommie radical-socialiste, incarnée en son temps par le philosophe Alain, n’est pas de mise.

Illusions au même moment sur l’armée française qui, forte de sa victoire de 1918, se tenait pour la plus forte du monde, sans qu’il y ait lieu de mettre à jour sa doctrine. Seuls quelques esprits lucides en voyaient les faiblesses, faiblesses qui se manifestèrent lors de l’offensive allemande de mai 1940.

Illusions sur la situation économique actuelle de la France de de l’Europe. Selon une loi économique bien connue, le gonflement de la masse monétaire ne pouvait que conduire un jour à la hausse de prix. Combien d’augures patentés ont nié cette loi et dit que nous entrions dans une époque nouvelle ou les causalités d’autrefois ne jouaient plus ?

Autre illusion : l’Europe occidentale a vécu pendant plus de cinquante ans   sur l’idée qu’elle pouvait cultiver les sentiments humanitaires, être exemplaire en matière d’environnement ou de droits de l’homme, réduire ses dépenses militaires, et, pour cela, se placer sous la protection d’une grande puissance extérieure en lui laissant faire l’effort de   défense, sans qu’un jour elle ait à le payer. Les événements récents ont montré combien cette posture était illusoire : ils laissent présager rien moins qu’une ruine ou à tout le moins un appauvrissement grave des Européens. Le monde a toujours appartenu aux grands prédateurs. Ceux qui ont renoncé à se défendre eux-mêmes ont fini par le payer. Robert Kagan l’a montré dans son livre La puissance et la faiblesse (2003)[1].    

Nous pourrions continuer longtemps cette énumération des illusions que l’on s’est faites en France et en Europe mais nous nous contentons, pour éviter toute polémique, de ce qui parait le moins contestable,

Comment ne pas rappeler cependant qu’un attentat de nature terroriste contre les gazoducs de la Baltique, en septembre 2022, a porté un coup fatal à l’économie allemande et, par contre-coup, à toute l’économie européenne, sans que les principales victimes, d’abord les Allemands puis les autres Européens, osent protester contre qui que ce soit. Certains, et des plus hauts placés, s’illusionnent sur la nature des responsables, ce qui leur donne un bon alibi pour rester passifs.

Il est vrai que la politique de l’autruche qui enfonce la tête dans le sable pour ne pas voir ce qui la gêne n’est pas chose nouvelle.

 

Le fait idéologique

 

Ce qui est nouveau, depuis au moins un siècle, c’est le rôle joué par le fait idéologique.

Idéologie : système de pensée politique partant d’une simplification outrancière de la réalité et qui conduit à une vision schématique des choses (« l’historien du monde n’est que l’histoire de la lutte des classes », ou « des races » ; « un Etat mondial   est seul même de mettre fin aux guerres » etc.) par laquelle on prétend faire avancer l’humanité. De ces idées simples la plupart des politiques sont tirées de manière abstraite : « Les idéologies sont des ismes qui déduisent out d’une seule prémisse » (Hannah Arendt)[2] , ce qui les conduit à se heurter au réel, sous la forme, par exemple, de l’inefficacité économique ou encore du rejet des peuples. Du heurt au déni, et donc au mensonge, il n’y a qu’un pas. L’idéologie conduit aussi à une vision manichéenne du mondé, à un rapport hystérique à l’égard de la moindre critique, de la moindre nuance et naturellement à l’égard de tout adversaire.  Hystérie, aveuglement, intolérance. Quel contraste entre les guerres de l’âge idéologique, celles que nous connaissons, et le temps d’Homère où, bien que l’auteur ait été grec, et que cette guerre ait été impitoyable, il   marque, à chaque page de l’Iliade, son respect pour l’adversaire troyen. Est-il nécessaire de dire que les guerres idéologiques sont les pires, les plus difficiles terminer et celles qui nous font courir, le progrès technique aidant, le plus de risques d’une catastrophe absolue ? 

Même en temps de paix, cette intolérance vis à vis des opinions contraires à l’idéologie dominante, fonde le règne du « politiquement correct », qui entraine le rétrécissement de la pensée dont tant de nos contemporains pâtissent.

Le mensonge est intrinsèque aux régimes idéologiques. Ils sont conduits à soutenir, hier, les progrès fantastiques de l’économie soviétique, aujourd’hui le caractère scientifique de la théorie du genre. Nous pourrions multiplier les exemples.

L’idéologie impose aussi d’immenses tabous. Le chute de la fécondité en Europe, considérablement aggravée depuis le covid, conduit, si on prolonge les courbes, à la disparition de la population européenne d’ici 200 ans et de celle du monde d’ici   400 ans.  Les autres continents en effet ne vont pas mieux, l’Afrique étant seulement 40 ans en retard sur la même pente.  Mais ceux qui nous gouvernent préfèrent se préoccuper du taux de carbone dans 800 ans !  Les idéologies dominantes, dont un écologisme déréglé ou un ultraféminisme dévoyé, ont fait de la natalité un sujet tabou.

Dire la vérité sur certains sujets critiques peut conduire à la répression policière. “Il vient toujours une heure dans l’histoire où celui qui ose dire que deux et deux font quatre est puni de mort. » (Alber Camus). Exagération ?  Une proposition de loi a été déposée récemment pour punir   ceux qui avanceraient des arguments critiques contre le réchauffement climatique.

Mais autant que la répression policière ou judicaire est redoutable la pression invisible des groupes, le risque de rejet ou de marginalisation qui font hésiter, non seulement à dire mais même à penser   autre chose que la majorité. Cela vaut dans tous les milieux y compris scientifiques. On craint même   de se compromettre, fut-ce en débattant avec ceux qui tiennent un discours de vérité. 

Pire : par peur de l’isolement ou des conséquences de la dissidence, sur sa sécurité ou sa carrière, ou par peur tout court, on se met à nier ce qu’au départ on croyait vrai, à se ranger, par facilité sociale mais aussi par confort psychologique du côté l’opinion majoritaire. Et cela sincèrement ! Le courage intellectuel n’est pas seulement celui de dire ce que l’on pense mais d’oser le penser.

L’idéologie prospère sur le fond de la docilité, de la crédulité, de l’esprit grégaire ; mais, à l’inverse, elle les nourrit.

L’invasion de plus en plus grande du champ politique par le mode de pensée idéologique, le conformisme, prospèrent    dans une société où se sont estompés le repères moraux, culturels, sociaux, qui faisaient la force des sociétés de jadis. Face aux pressions idéologiques, la culture et la morale restent le fondement de l’esprit citrique et donc de la liberté de penser.

 

Rétablir le sens du réel

 

Le déni de réalité auquel conduit le conformisme idéologique, nous amène à évoquer ce qui se trouve au fond de l’idéologie : une crise du sens du réel qui devient très dangereuse quand elle touche, non seulement quelques intellectuels mais aussi ceux qui ont le pouvoir de décision, ce qui est le cas aujourd’hui.

C’est pourquoi est plus que jamais nécessaire le courage intellectuel : maintenir que deux et deux font quatre quand plus personne n’ose le dire, voire le penser, autour de vous. Ce principe ne s’applique pas seulement aux vérités arithmétiques mais aussi à certains faits réels, ceux dont on peut être sûr mais qui sont occultés, ou encore les   certitudes auxquelles peut conduire un raisonnement sans faille.

Le monde ne se sauvera d’un nouvel âge sombre que s’il y a assez d’hommes et des femmes qui tiennent ferme sur ce qu’ils savent vrai, indépendamment des pressions des pouvoirs ou de leur environnement social.  La peur de s’isoler en arrête plus d’un mais aussi l’incertitude. Le courage intellectuel ne va qu’avec la certitude et la certitude suppose que l’on   connaisse bien son sujet, ce qui n’est pas donné à tous. Mais cette vertu    n’est pas forcément élitiste au sens ordinaire : on peut trouver chez des gens simples, peut-être parce qu’ils sont plus en rapport avec la dureté du réel, un bon sens, une droiture de la pensée que n’ont plus les « élites » politiques ou médiatiques idéologisées. Montesquieu évoquait « ces gens qui n’ont pas fait assez d’études pour raisonner de travers. » 

Mais on n’a pas à se prononcer sur tout. Et on ne peut pas mettre en danger sa vie à chaque instant. Dans l’univers totalitaire qui était le sien, Soljenitsyne avait proposé un principe de résistance simple : non pas dire toujours la vérité, mais ne jamais mentir, ne jamais être complice des mensonges officiels, ce qui est déjà difficile.

La crise du sens du réel est une crise de la vérité. Défendre la vérité chaque fois qu’on le peut, ce que nous appelons le courage intellectuel, c’est aussi défendre la liberté.

 

Roland HUREAUX

 

 

 

 

 

[1] L’épouse de Robert Kagan, Victoria Nuland, dirige aujourd’hui la politique extérieure américaine.

[2] Hannah Arendt, Le système totalitaire, 1952.

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12 mars 2024 2 12 /03 /mars /2024 22:07

 

Le  pape François vient de déclarer son intention de publier un nouveau document tendant à obliger les évêques à être plus stricts dans l’application de Traditionis custodes, un document de 2021  qui a  déjà suscité beaucoup de remous chez les croyants, surtout  en France,  avec  l’intention  avouée est de faire disparaitre l’usage du latin dans l’Eglise latine .

C’est l’occasion de revenir aux fondamentaux sur le rapport entre langue liturgique et langue commune aux différentes époques et dans les différentes religions. Ce rappel sera nécessairement sommaire.

 

A travers les âges

 

Nous ne savons pas exactement comment s’exprimaient les chamans de la préhistoire, ni les prêtres égyptiens. Ceux-ci ont connu très tôt l’écriture alphabétique mais ils l’ont gardée secrète pour n’user que des hiéroglyphes (littéralement écriture sainte) qu’eux seuls comprenaient. On peut supposer que le même ésotérisme fut pratiqué  dans la langue parlée.  

Dans le judaïsme ancien, avant la déploration à Babylone, il semble qu’il n’y ait eu qu’une seule langue tout à la fois sacrée et populaire, l’hébreu.

Mais avec les tribulations de la déportation, du retour d’exil, de la perte de l‘indépendance du peuple hébreu (réduit à trois tribus sur douze), s’opéra un dédoublement   qui dura jusqu’au  temps du Christ et même au-delà, entre la  langue du Temple qui continue d’ être l’hébreu et la  langue populaire devenue l’araméen . C’est en hébreu que  furent mis par écrit les textes bibliques, le même hébreu que du temps du Christ.

Avec l’avènement du christianisme, il est probable que la langue liturgique ait été à nouveau la langue quotidienne d’une partie des premiers croyants, le grec en Orient, le latin en Occident. Cela dura quatre ou cinq siècles. Au bout de ce temps, aucun changement officiel ne fut décrété , mais une dégradation progressive du latin commun  rendit progressivement impossible au peuple de comprendre la liturgie qui restait en  latin classique tandis qu’après les invasions barbares, une partie de l’Europe, en voie de christianisation se mit à parler  des langues  germaniques.   Au demeurant, tout au long du Moyen âge et jusqu’au   XIXe siècle une grande partie de population ignorait le français, l’espagnol, l’italien , l‘anglais, l‘allemand et ne comprenait  que son patois local. Comme aujourd’hui dans les pays francophones d’Afrique, la liturgie en français n’est pas nécessairement comprise de peuples qui continuent à parler  leur langue tribale.

L’évolution fut moins marquée en milieu grec mais jusqu’à la fin du régime militaire en 1974 , l’administration fonctionnait en grec classique tandis que le peuple parlait en grec démotique ( c’est-à-dire populaire) , lui aussi produit d’une évolution. Au Proche-Orient, plusieurs églises continuent d’utiliser l’araméen, langue populaire du temps du Christ.

Le Concile  Vatican II a rendu possible  en Occident l’unité de la langue liturgique et de la langue commune, disparue en Europe depuis au moins 1500 ans.

L’Eglise orthodoxe n’a pas suivi et, utilise , en Grèce, le grec ancien  sous sa forme byzantine, et en   Russie,  le vieux slavon. Curiosité : la Roumanie où la langue liturgique est aussi le vieux slavon alors qu’il s’agit   d’un pays latin dont la langue vernaculaire est latine.

 

Le cas de l’islam

 

Si  l’on regarde du côté des musulmans, seule une minorité est arabophone mais l’arabe commun que parle celle-ci    n‘est pas l‘arabe classique du Coran . Dans le reste du monde musulman, qui comprend d’immenses pays comme la Turquie, l’Iran, le Pakistan, l’Indonésie personne ne sait l’arabe qui ne sert qu’à la prière .  Si au moment de la Réforme, la Bible fut parfois interdite de lecture au peuple , il a toujours été permis de la traduire. Pas le Coran qui est réputé  intraduisible. En terre d‘islam, le divorce est donc total entre la langue liturgique et la langue commune, ce qui ne semble enlever rien au dynamisme de cette religion.

Au total il peut que, dans l’histoire, et même aujourd’hui, la dissociation de la langue liturgique et de la langue vernaculaire soit plutôt la règle que l’exception.

Comme o le voit, il n’y a pas eu dans le passé , dans aucune religion, avant le concile Vatican II, de passage  brutal d’une langue à l’autre, les différences étant apparues progressivement aux cours des siècles, Ce qui explique le traumatisme causé par l’application des réformes du concile   – nous disons bien l’application car aucun de ses articles ne proscrit le latin, il se contente d’autoriser les  langues  vernaculaires.

La coexistence de la liturgie en latin et en langue vulgaire dans l’Europe occidentale, régularisée par le motu proprio de Benoit XVI,  pose certes un problème à tous ceux qui considèrent que l’unité de la liturgie est le signe de l’unité de l’Eglise, du troupeau derrière son pasteur.  Quoique leurs effectifs se soient mieux maintenus, les « tradis » ne représentent , même en France, qu’une petite minorité des pratiquants mais environ 40 % des vocations sacerdotales – sans compter les nombreux séminaristes issus de familles traditionalistes qui vont dans les séminaires conciliaires pour trouver une affectation.

 

Le chant grégorien, école d’humilité

On confond souvent la question de la langue et celle du chant. Il est difficile de dire si une messe basse en latin incite davantage à prier qu’une messe basse en français. On peut même penser que  le Je vous salue Marie est plus fluide en français qu’en latin – cas exceptionnel sans doute. Mais le latin, c’est aussi et peut-être d’abord le grégorien, un de grands monuments de l’héritage occidental.

Le grégorien résulte de siècles de distillation. Le problème du français et des autres langues vernaculaires, c’est qu’ils n’ont  pas eu le temps en un demi-siècle d’effectuer le lent processus  d’adaptation de la langue et de la musique.  Le chant  latin ,   issu du chant de la synagogue, puis du chant  byzantin,  effectua ce travail   sur tout un  millénaire. Il  se fit, en Occident, d’abord dans les monastères. Ceux  qui aiment le grégorien ressentent  l’extrême humilité qui l’  inspire . Les héritiers du Concile, ont beaucoup  critiqué  le « triomphalisme » supposé de la liturgie tout en  insistant sur son côté communautaire. Mais n’est-ce pas le chant communautaire qui fait le triomphalisme ? Dans la liturgie traditionnelle en grégorien, le fidèle s’abolit complètement dans une prière entièrement tournée vers Dieu. Dès lors qu’on a dit que  la messe était aussi, voire d’abord,  la réunion d’une communauté, la tentation était  grande pour celle-ci de se célébrer elle-même. Cette tentation apparait déjà dans  les  cantates de Bach. Aujourd’hui, des cantiques assez habituels comme Peuple de Dieu, cité de l’Emmanuel  ou Chrétiens, chantons le Dieu vainqueur,  en témoignent assez.

La musique est un art puissant  qui, dans les cas extrêmes  exerce une sorte d’effet hypnotique. Même s’il ne se concentre pas sur le texte, celui qui entend le grégorien est spontanément plongé dans l’ambiance du sacré. Mais le premier compositeur du dimanche n’atteint pas ce niveau.

 

Quelle unité ?

 

On peut rêver qu’un travail d’unification des liturgies se fasse comme il s’est fait dans l’Empire carolingien   par le rapprochement des rites romain, ambrosien, mozarabe , bénéventain etc.  Rapprochement qui n’inclut pas les Eglises d’Orient, encore rattachées à Rome. Mais en Occident, la tache était plus facile : la langue latine restait commune et les rites à rapprocher peu différents. L’Eglise et l’Empire d’Occident étaient alors aux faîte de leur puissance.  Il n’est pas sûr qu’un tel rapprochement puisse s’effectuer en temps de crise sans entraîner de graves dégâts.

L’unité ne se décrète pas. Le motu proprio de Benoît XVI avait fait beaucoup pour apaiser l’Eglise de France. Traditionis custodes, texte si mal nommé a ravivé les plaies . Il est probable que s’il est rigoureusement mis en application,  beaucoup de fidèles des communautés Ecclesia Dei ( ceux qui assistent aux messes en latin sans être schismatiques , préféreront , en ces temps où la vertu d’obéissance se perd , dans l’Eglise comme ailleurs, rejoindre les lefébvristes.  Quant aux catholiques conciliaires, beaucoup  sont si choqués par le climat d’intolérance , si étranger au tempérament français, qui s’instaure qu’ils  sympathisent avec les dissidents.

 

Roland HUREAUX  

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12 mars 2024 2 12 /03 /mars /2024 22:06

UN COMITE DE REDACTION DE RESURRECTION VERS 1972

 

Les initiés savent qu’un des coups de génie de Maxime Charles fut de confier en 1967 la revue Résurrection qu’il avait amenée dans ses bagages de la Sorbonne au Sacré-Cœur à des étudiants avancés lesquels  constituèrent alors le mouvement Résurrection.

Il pensa à juste titre que ces étudiants d’élite, pour une large part normaliens et agrégés , de philosophie et d’histoire notamment,  n’avaient plus l’âge de suivre des cours, que c’était en les plongeant dans le bain de la direction d’une revue qu’ils apprendraient la théologie. Il donnait certes des cours de théologie à Montmartre, comme il en avait donné à la Sorbonne, mais c’était pour le niveau au dessous.

Le premier comité de rédaction de l’année scolaire avait lieu lors de la session de la Lucerne en Normandie et le premier numéro était composé largement à partir des exposés faits à cette occasion. Il se tenait, si le temps le permettait, en plein air, sur la pelouse de l’abbaye en ruines, généralement en présence du Père  Bouyer . Les sessions de la Lucerne mériteraient à elles seules une large évocation mais elles ne sont pas au centre de notre sujet.  La session de septembre 1971 fut mon premier contact avec le mouvement.

Les comités suivants n’étaient pas strictement formalisés ; ils n’étaient pas distincts des réunions de l’état-major du mouvement Résurrection dans l’antichambre du recteur de la basilique de Montmartre. La revue y tenait cependant la plus grande place .

Le recteur était présent mais pas toujours.

Les premiers rôles étaient tenus par ceux qui ont fait plus tard parler d’eux à différents titres, dont trois devenus depuis membres de l’Institut et d’autres qui ont fait de belles carrières universitaires.   On citera d’abord Jean Duchesne, Jean-Luc Marion, Rémi Brague, Marie-Hélène Congourdeau, Michel Costantini .

Il y avait des séminaristes, comme Michel Gitton, féru d’ égyptologie, Jacques Benoist ou    Jean-Robert Armogathe. Plus tard,  vinrent Philippe Barbarin et Jean-Pierre Batut tous deux devenus évêques . Plusieurs d’entre eux, venaient aux réunions de Montmartre en rasant les murs ; c’était le temps où , au séminaire de Paris,  la découverte d’un chapelet dans une chambre pouvait vous valoir  l’ exclusion .  Le futur chanoine  Armogathe qui , maoïste à 19 ans, haranguait les dockers de Marseille pour les détacher du PC , ne se laissait certes pas impressionner mais il eut la prudence de faire son séminaire à Rome. Plus exposé , Michel Gitton écrivait sous  le pseudonyme de Gabriel Nanterre. Pourtant Mgr Charles qui acceptait la liturgie en français, à condition qu’elle soit belle et le deuxième Concile du Vatican, tout en étant soucieux de rigueur doctrinale,  se distinguait très clairement des « intégristes ».  D’autant qu’à la différence d’autres , il ne considérait pas qu’on savait tout en connaissant saint Thomas d’Aquin.

Il avait aussi pour principe que la théologie ne pouvait que s’égarer  si elle était séparée  de la prière. Les réunions que j’évoque étaient précédées ou suivies  d’un temps  d’adoration eucharistique et de  l’office du jour ( en français, clôturé par le  Salve regina en latin) animé par la belle voix de Marie-Hélène Congourdeau.

 Parmi les signataires d’articles de cette époque,   on relève aussi  Gilles Danroc, devenu dominicain à Toulouse, Bertrand Gamelin , bénédictin à Solesmes, Martine Bottino, entrée aussi en religion à Marseille ,  la discrète sévrienne Françoise Vinel ou Martine Blum éminente sinologue issue du judaïsme. Et encore son futur époux , Pierre Marie Hasse.

On demandait des préfaces à Balthasar, Daniélou, Bouyer,  Le Guillou ou à l’orthodoxe Marcel Clément. Parfois Mgr Charles prenait la plume lui-même pour de courtes introductions .

Quoique le recteur de la Basilique ait présidé le plus souvent ces réunions, il n’était nullement directif. Il se contentait de quelques mises au point théologiques, plus pour éclairer que pour censurer, et apportait, à son habitude, son humour  ( qui a curieusement échappé à ses biographes ! ) et son lot d’anecdotes qui réjouissaient les présents ; plus historien que philosophe , il rappelait à l’occasion l’héritage de Bérulle et de l’école française de spiritualité, figures  d’un siècle classique qui avait sa préférence.

Ce n’était pas là un cercle fermé. Venait qui voulait – ou qui se sentait intellectuellement au niveau, condition  qui en inhibait beaucoup. Un mot de trop et on vous « collait » un article à faire.  Occasion d’étudier le sujet à fond.  Ceux qui n’y arrivaient pas pouvaient être aidés par de plus anciens ou , plus rarement, jetaient l’éponge sans encourir une quelconque exclusion. 

Jean Duchesne, agrégé d’anglais, le plus ancien du groupe où il avait entrainé Jean-Luc Marion,  dirigeait Montmartre orientations,  à l’usage du public ordinaire de la Basilique où Mgr Charles écrivait plus souvent.

Dans ce jeu de rôles qu’était un peu le comité de rédaction, Jean se voulait la voix de la base et effectuait, tout comme le recteur, les rappels à l’ordre en vue d’articles clairs.  Étaient particulièrement visés Jean-Luc Marion, Michel Costantini et Thierry Bert, qui tendaient à tirer  la théologie, le premier vers la phénoménologie,  le second vers la linguistique structurale et le troisième vers le lacanisme .  Rémi Brague, épris de philosophie classique,  était plus clair.  Ces exhortations ne furent pas toujours suivies d’effet. Il faut bien dire que certains des articles de cette époque demeurent abscons. Les autres étaient    généralement plus scolaires.

Les femmes, Marie-Hélène Congourdeau,   et Corinne Marion , outre leur culture théologique ou littéraire, se voulaient la voix spécifique de leur  sexe dans un groupe composé en majorité de jeunes hommes.

Je n’ai pas le souvenir que ces comités aient donné lieu des affrontements sérieux, tant les uns et les autres partageaient la culture commune.  Les opinions politiques très différentes des uns et des autres, n’étaient pas évoquées. L’érudition, la bonne humeur , entretenue en  particulier par Mgr Charles qui, contrairement à sa légende,  était un boute en train efficace, sous-tendus , dans le non-dit,  du souci permanent de paraître intelligent, font que ces années n’ont laissé que de bons souvenirs aux participants et firent de Résurrection une exceptionnellement école de pensée, théologique ou pas,  et d’écriture . Un réseau d’amis aussi , qui avait se rites :  par exemple le goût largement partagé des albums de Tintin qui donnaient lieu à des concours d’érudition tintinologiques.

Quand les principaux de ceux que nous avons cités partirent fonder la branche française de la revue Communio, lancée en 1976 à l’échelle internationale par les dénommés Balthasar,  Ratzinger  et Wojtila , cette étape se termina. Mais la revue ne s’arrêta pas. Un petit groupe dont j’étais s’attacha, autour du Père  Michel Gitton,  à la perpétuer.

 

Roland HUREAUX  

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12 mars 2024 2 12 /03 /mars /2024 22:01

 

Le président Macron a dû passer sa réforme des retraites. au forceps, d’utiliser l’article  49-3 de la Constitution.    

C’est inouï : François Mitterrand disait que s’ il y a plus d’ un million de manifestants dans la rue ,  il ne faut pas insister , ce   qu’il avait fait sur l’école privée.

Outre les énormes manifestations , il y a les sondages : 80 % des sondés sont hostiles à cette réforme ; 90 % des actifs. Du jamais vu. Certes une partie des opposants n’est  pas tant hostile à la réforme elle-même qu’à un président  dont l’immense majorité des Français ne veut plus.

Pourtant l’enjeu est limité : cette réforme représente pour les entreprises  un gain de  5 milliards d’euros ( 15 si tous les nouveaux « actifs »  ont un travail , ce qui ne risque pas d’arriver.)  Si la France  s’émancipait du marché  européen de l’électricité, ce qu’ont fait l’Espagne et le Portugal, les mêmes entreprises auraient  de 50 à 100 milliards à gagner. Les vrais débats sont interdits.   

Macron aurait  pourtant  eu  des échappatoires : ainsi  il aurait pu  reconnaitre  dans une allocution,  qu’il y avait  un vrai problème  et lancer des « états généraux de la retraite »  s’étalant sur plusieurs  mois et ne négligeant aucun aspect  de la question, notamment la politique familiale . Mais Macron est-il encore capable de parler les yeux dans les yeux aux Français ? Des yeux de glace comme il en avait lors de l’allocution du 22 mars.

Villepin n’y avait pas non plus pensé. Dommage :   Chirac dut  retirer  la loi sur le SMIC-jeunes , déjà votée et  promulguée :  une  première dans l‘histoire législative de la France. Il n’est pas exclu que le gouvernement actuel soit obligé,, si, comme c’est probable, la contestation se maintient,   d’en arriver là.

Quoi qu’il en soit, la cote du président Macron est tombée bien bas. On peut se demander qui osera encore se réclamer de lui aux prochaines élections. En marche n’ira plus très loin.

L’opposition du RN fut  relativement discrète, normalisation oblige. Zemmour a approuvé à moitié la réforme, une faute politique .

Bien qu’étant le  parti d’opposition le plus ancien, les dirigeants des Républicains sont allés  au secours d’un gouvernement  rejeté par une grande majorité des Français  et dont on connait la  malfaisance. ( diplomatie piteuse, désarmement de la France, vente des actifs français, réformes sociétales destructrices, indifférence à la démographie, portes ouvertes à l’immigration, passivité face à l’insécurité croissante.)   Chateaubriand disait que l’opposition doit être entière, ce que Mitterrand , qui n’approuva jamais ce que pouvait faire le général de Gaulle,  avait compris.  LR est tombé à près de 5 %. Ce n’est pas en soutenant un gouvernement discrédité qu’il se relèvera. Les électeurs ne manqueront pas de se demander à quoi il sert. Le choix de l’opposition, fait par un petit groupe, conduit par Aurélien Pradié   est plus cohérent.  Quel impact aura-t-il sur le devenir du parti ? L’avenir le dira

Reste le NUPES qui, grâce  à son chahut et à ses  excès, souvent déplorables, est apparu    fâcheusement  comme le principal parti d’opposition.  Verra-t-on, aux second tour des prochaines présidentielles, un candidat de ce parti (ou plutôt de cette galaxie) au second tour ? Il ne faut rien exclure.

En tous les cas, cette bataille, dont l’enjeu reste limité, laissera beaucoup   de cadavres. Ce qui est dommage à un moment où,  face à une crise diplomatique  et économique sons précédent, les Français ne savent pas où ils en sont et,  face au régime destructeur de Macron,  cherchent une opposition qui sache s’opposer.  

 

Roland HUREAUX

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12 mars 2024 2 12 /03 /mars /2024 22:00

 

A ceux qui égrènent la liste des pays qui ont légalisé l’euthanasie, pas si longue d’ailleurs,  pour justifier que la France le fasse aussi, on rétorquera qu’à ce jour aucune grande puissance ne l’a fait.

Aux Etats-Unis, où la question  est du ressort des Etats,  seulement quatre Etats sur 50 . Et rien ne dit qu’il n’y en ait jamais davantage.

Au Royaume-Uni, l’euthanasie est interdite et , assimilée à un meurtre, passible de l’emprisonnement à vie.

L’Allemagne se souvient que la première grande décision relative à l’euthanasie fit prise par le IIIe Reich à l’été  1939,  deux  mois avant que le même régime ne déclenche la Seconde guerre mondiale. Par le programme Aktion T4, Hitler mit à mort plus de 70 000 malades mentaux extraits des hôpitaux allemands.  Les maisons de retraite allemandes de la région de Brême reçoivent aujourd’hui des demandes de Hollandais désireux de se mettre à l’abri d’une euthanasie plus ou moins contrainte.

Pas d’euthanasie non plus en Italie, en Russie , en Chine, au Japon, en Inde.

Avec la France, aucun membre permanent du conseil de sécurité.

Ce que la langue de bois appelle benoîtement « l’aide à mourir » n’a été institutionnalisée que dans des pays occidentaux , petits ou moyens : les trois du Bénélux ( mais étonnamment aucun pays nordique),  la Suisse , les pays anglo-saxons de la périphérie : l’Australie ( cinq Etats sur six ),  le Canada, qui, quoique étendus, ne sont pas à proprement  parler de grande puissances,  la Nouvelle Zélande .  Justin Trudeau et Jacinda Andern  premiers ministres, respectivement du Canada et de la Nouvelle Zélande ne sont jamais en reste dès qu’il   s’agit d’épouser le woke international.  Il faut ajouter l’Espagne qui n’est plus non plus une grande puissance, moins par manque de moyens économiques que par servilité vis-à-vis des directives supranationales et des courants libertaires à la mode,  et la Colombie. Au total 3 % de la population de la planète : tout, sauf une vague irrésistible.

 

Le sens des responsabilités

 

On peut se demander quel est le lien entre le refus de l’euthanasie et la puissance : sans doute l’instinct de vie ; la puissance économique, politique, militaire,  est liée au désir d’exister .  Et aussi le sens des responsabilités :   beaucoup des  citoyens  des grands pays sentent que le sort de l’humanité est lié au leur. Les petits Etats dépourvus de   dimension internationale, pour beaucoup sans histoire dans tous les sens du terme,  sont plus  vulnérables aux tentations du déclin.

Ce sens des responsabilités explique   en partie la résistance rencontrée , au niveau des peuples sinon de leurs gouvernants par l’esprit libertaire extrême

En poussant pour que la France se dote d’une loi rendant légale l’euthanasie ,  Macron cherche-t-il le déclassement moral de la France ?   Qui s’ajouterait   à son déclassement , économique,  démographique ,  culturel militaire et au fantastique autodénigrement encouragé par les pouvoirs publics et l’école, au détriment de notre cohésion nationale et de notre capacité à intégrer.

Sur l’euthanasie, Macron invoque le modèle belge . La Belgique : voilà le destin que le président nous assigne !  Un modèle bien mis à mal depuis que la Cour européenne des droits de l’homme a dénoncé les dérives criminelles auxquelles y donnent lieu des euthanasies abusives. La Belgique où l’euthanasie peut être infligée à un enfant !

Face à la gigantesque pression qui s’exerce pour que la France rejoigne le club des petits pays qui se sont  engouffrés sur cette voie glauque, il est urgent qu’elle se ressaisisse . Elle ne doit en attendre aucune promotion internationale, au contraire.

 

Roland HUREAUX

 

 

 

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