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Roland HUREAUX

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6 novembre 2021 6 06 /11 /novembre /2021 13:36

LA DISSOLUTION DE GENERATION IDENTITAIRE : UNE ABERRATION HISTORIQUE ET ANTHROPOLOGIQUE

Toutes les sociétés ont honoré ceux qui les défendaient

01/04/2021

https://www.bvoltaire.fr/interdiction-de-generation-identitaire-une-aberration-historique-et-anthropologique/

Le ministre Darmanin a voulu rentrer dans l’histoire : il y a réussi. La dissolution  de l’association Génération identitaire constitue une première dans l’histoire des peuples, sans doute depuis l’âge de pierre.  Les autorités des différentes communautés, quelles qu’elles soient (tribus, cités, Etats),   ont toujours criminalisé ou en tous les cas sanctionné les membres de ces communautés qui allaient à l’encontre de leurs intérêts et récompensé ceux qui   les défendaient. C’est le contraire que l’on fait aujourd’hui.  En même temps que l’on est notoirement, très indulgent pour ceux qui ne se cachent de vouloir détruire notre pays.

Si l’on se place hors de toute référence religieuse, les origines de la morale   sont simples : est moral tout ce qui permet au groupe de « persévérer dans l’être », comme dit Spinoza, de se maintenir et de prospérer.  Il ne faut pas tuer ou voler ou se nuire entre soi pour préserver l’unité du groupe ; il est en revanche permis de se défendre, y compris par les armes, contre les agressions extérieures.   

Tout un chacun a le droit de discuter les idées portées par le groupe de jeunes appelé Génération identitaire. Mais l’interdire est plus que contestable. Il est hors de doute que son but est la préservation du groupe que constitue aujourd’hui la France et non sa destruction : il diffère ainsi des Black Blocks ou de No borders qui ont de objectifs opposés.  Il est hors de doute aussi que certaines de leurs actions, notamment dans les cols des Alpes et des Pyrénées, avaient pour but, non la contestation de la loi mais leur   application.   Il est non moins certain enfin qu’on peut difficilement reprocher à Génération identitaire des actions violentes .

Ce mouvement est attaché à l’identité française comme tous les hommes de tous les peuples depuis l’origine de temps ont été attachés à l’identité de leur groupe. Cela n’est pas contradictoire avec l’amour des autres peuples, au contraire : pour « aimer les autres comme soi-même », il faut commencer par s‘aimer soi-même.  Tenir s’amour de soi – ou de son groupe - pour de la haine est une aberration. A titre privé, je souhaite que mes enfants prospèrent et qu’ils transmettent l’héritage Hureaux que j’ai tenté de leur communiquer ?  Cela ne signifie nullement la haine des Dupont ou des Durand.

Non seulement les sociétés du passé, et cela jusqu’à une date récente, ne sanctionnaient pas ceux qui défendaient les intérêts du groupe mais ils les mettaient à l’honneur. A Athènes au Ve siècle, les bons citoyens, ceux qui défendaient la cité, étaient récompensés. Depuis Napoléon, on décerne la Légion d’honneur pour services rendus à la nation. 

Bien entendu cette interdiction ne vient pas par hasard.  Macron et Darmanin ne sont pas du genre à penser par eux-mêmes. Ils suivent le grand courant de répression du « politiquement incorrect » qui vient de s’accélérer aux Etats-Unis après la nomination de Biden : telle éminence démocrate appelle à « déprogrammer les trumpistes » ; s’instaure une sorte de  loi de suspects qui se traduit par une véritable interdiction d’emploi ou la coupure des comptes internet.

L’interdiction de Génération identitaire s’inscrit dans la montée de l’intolérance qui gagne tout l’Occident et qui vise, non pas, comme dans les sociétés du passé (les sociétés normales dirons-nous) ceux qui portent préjudice à la collectivité  ou qui encouragent à le faire, mais ceux qui au contraire veulent la défendre. Etrange pathologie qui a pris la forme d’idéologies bien plus haineuses que celles qu’elles prétendent combattre : comment   ceux qui ne s’aiment pas comme Français, comme Européens, comme Américains pourraient-ils aimer le reste de l’humanité ?   L’idéologie nihiliste vise en réalité l’autodestruction.  Si elle n’est pas mise en échec, prévoyons la fin de notre culture.

 

Roland HUREAUX

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6 novembre 2021 6 06 /11 /novembre /2021 13:33

 

https://www.atlantico.fr/article/decryptage/coronavirus--pourquoi-nous-payons-aujourd-hui-les-innombrables-reformes-de-l-etat-des-30-dernieres-annees-reformes-france-roland-hureaux

 

CORONAVIRUS : POURQUOI NOUS PAYONS AUJOURD'HUI LES INNOMBRABLES REFORMES DE L'ETZT

01/04/2021

 

La France inréformable ou… mal réformée ?

Coronavirus : pourquoi nous payons aujourd’hui les innombrables réformes de l’Etat des 30 dernières années

Roland Hureaux décrypte l'impact de la crise du Covid-19 en France et revient sur les failles révélées par la crise au sein de l'administration et suite aux réformes de ces dernières années.

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Avec Roland Hureaux

La crise du virus dit Covid-19 a mis au jour l’invraisemblable désordre qui régnait au ministère de la Santé. Les commissions parlementaires en feront, nous l’espérons, un jour prochain, l’inventaire.   

Ce que le grand public ignore, c’est que la désorganisation atteint aujourd’hui l’Etat dans son ensemble et pas seulement le ministère de la Santé.  

Pour le comprendre, il faut sortir une fois pour toutes des poncifs faciles, du style « une administration trop jacobine », « une mentalité  encore archaïque », qui ne mènent à rien.

Des réformes fondées sur des idées fausses

N’hésitons pas à le dire : la raison principale de cette désorganisation, ce sont les innombrables réformes effectuées au cours des trente dernières années, presque toutes fondées sur des idées fausses. 

Quelles idées ? Le point de départ est : le secteur privé est  plus « performant » que le secteur public, il faut donc l’imiter en introduisant dans l’administration des méthodes qualifiées pompeusement de managériales.  Or ces méthodes du  privé, on ne les a pas transposées, on les a singées.

Leur  pointe avancée  fut la « loi organique relative aux lois des finances » (LOLF )  du 1er août 2001, votée à l’unanimité, ce qui est toujours mauvais signe, tendant à aligner la comptabilité  de l’Etat sur celle du secteur privé. Vaste complication d’abord. Effets hasardeux ensuite comme la destruction  récente de millions de masques , au nom d’une meilleure « gestion des stocks ». Dans le même esprit, ont été supprimés des milliers de lits d’hôpitaux. Pour rentabiliser les actifs immobiliers ont été décrétés la fermeture  des sites historiques de  l’Hôtel-Dieu et du Val-de-Grâce.  

L’imitation fallacieuse du secteur privé

La LOLF, fondée sur une analyse des fonctions,  devait entrainer le regroupement de services paraissant proches - vu de loin. On a ainsi supprimé les Renseignements généraux, dont on avait oublié qu’une de leurs missions était l’interposition et la négociation en cas de conflit social. La crise  des Gilets jaunes aurait été singulièrement amortie s’ils avaient encore été là. Dans le même esprit, le rapprochement de la police et de la gendarmerie, a entrainé récemment chez celle-ci, par souci de parité statutaire , la création de 150 postes de généraux ! Bonjour l’armée mexicaine.

Les antennes locales de l’Etat ont été également regroupées, pour que le préfet ait l’air d’ « un vrai chef d’entreprise ». DDA et DDE ont fusionné, c’est à dire qu’on leur  a superposé un directeur général : économie de postes… Un  animateur sportif  passe ainsi sous l’autorité d’un directeur de maison de retraite, un inspecteur du travail sous celle d’un  conseiller commercial venu de bout du monde etc.

La  manie des regroupements a eu des effets tout aussi pernicieux dans les collectivités locales : la volonté de réduire le nombre des communes a entrainé la création près de 400 000 postes de fonctionnaires territoriaux, dits intercommunaux, supplémentaires !

Le primat de la gestion comptable s’est accompagné d’une hypertrophie des contrôles et de l’évaluation. Dès 1975, Alain Juppé avait créé les Agences régionales de santé  et les pôles hospitaliers, deux strates de plus. Les  administratifs, recrutés par milliers tandis qu’on supprimait de postes de soignants, ont étendu leur pouvoir au détriment des médecins - comme à la Défense, les civils ont accru le leur au détriment des militaires.   

L’illusoire  rémunération « à la performance »

Un autre caractère de ces réformes est l’hostilité au « corporatisme », tenu pour une tare alors même que les corps de fonctionnaires assuraient une autorégulation à bon marché : tout gendarme cherchait naturellement à être un bon gendarme, tout instituteur un bon instituteur etc. Partant de cette autre idée fausse que le fonctionnaires  ne travaillaient pas assez a été instaurée  une évaluation généralisée devant conduire à une rémunération  « à la performance ». Evaluation généralement difficile en matière publique où n’existe pas l’indicateur simple du profit, sentiment d’un arbitraire des primes au mérite, et pour des professionnels dévoués, d’un manque de confiance à leur égard.

L’aboutissement : un découragement profond qui multiple les congés de maladie et exige toujours plus d’effectifs (le contraire de ce qu’on recherchait).

L’idéologie contre le bons sens

Ces réformes, on l’aura compris,  sont idéologiques. Or rien de plus opposé au bon sens que l’idéologie qui  marginalise ceux qui en ont et habitue les esprits à l’absurdité d’un univers kafkaïen. Comment comprendre autrement que les innombrables dysfonctionnements du ministère de la Santé : refus du concours des cliniques privées ou des laboratoires vétérinaires, crispation incompréhensible contre la chloroquine, sanction de médecins  ayant fait des opérations non urgentes ?

On ne se consolera pas en disant que tout cela n’est pas nouveau : notre armée de 1940, prisonnière d’un dogmatisme d’un autre genre n’était pas en meilleur état. Ni en sachant que le monde anglo-saxon, tenu pour modèle, n’est souvent pas mieux inspiré : la libérale Thatcher n’avait-elle pas transformée ses administrations en agences autonomes ( les fameux quangos[1]) qui s’avérèrent des monstres bureaucratiques ?   

En tous les cas, les dégâts sont immenses. Immense aussi devra être l’effort pour  reconstruire une administration que nous appellerons normale. Ce n’est pas une nouvelle couche de réformes qui est nécessaire mais une remise en cause radicale des principes  qui ont inspiré  celles des trente dernières années.


[1] Quasi non governemental organisation

Les commentaires de cet article sont à lire ci-après

 

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6 novembre 2021 6 06 /11 /novembre /2021 13:30

QUI PREND EN GRIPPE LA CHLOROQUINE ET SES PROMOTEURS  ? TOUJOURS LES MEMES. 

 

https://www.valeursactuelles.com/societe/le-medecin-la-chloroquine-et-le-bureaucrate-une-fable-bien-francaise/

 

01/04/2021

 

La lutte entre les  personnalités inspirées, innovantes et vraiment compétentes et les bureaucrates de tout poil a sûrement  commencé  dès le temps du scribe assis du  musée du Louvre ( Egypte, IIIe millénaire avant JC) .

Entre  le  ministère de la santé,  bureaucratie  crispée sur ses postions et tous ceux qui veulent promouvoir, faute  d’autres,  l’usage de  chloroquine contre le COVID 19, parmi lesquels, entre autres, le professeur Raoult de Marseille, il n’est  pas difficile reconnaitre une très vieille querelle.

 

Bureaucrates contre créatifs

 

Des bureaucrates stérilisants, la France en   a eu plus que son lot au cours de son histoire récente. Le général Bazaine rayait  du tableau d’avancement tout officier qui se mêlait d’écrire : ainsi fut barré le plus grand théoricien  militaire français, Charles Ardant du Picq et fut perdue lamentablement la guerre de 1870.

En  1897, une Académie de médecine  arrogante  refusa  de reconnaitre la découverte d’Ernest Duchesne du  caractère répulsif de certains moisissures à l’égard des bacilles , principe de la pénicilline laquelle  devait nous  revenir du Royaume-Uni trente ans après. Quand  on sait  que les millions de décès de la grippe espagnole de 1918 furent surtout dus aux  des complications microbiennes, quelles effroyables conséquences !

En 1930,  en France et en Allemagne,  des hommes politiques  accrochés à l’étalon-or   refusaient de dévaluer alors que les Etats-Unis et le  Royaume-Uni le faisaient massivement. Entre 1930 et 1940, notre état-major s’  arc-boutait  derrière  la ligne Maginot, mettant impitoyablement  au rancart  tous ceux qui contestaient cette stratégie uniquement défensive et qui prétendaient que les chars devaient être utilisés en masse et à l’offensive.  Pensée unique, caporalisme : prime à la médiocrité et immense désordre dans la logistique,  comme aujourd’hui au ministère de la santé.

On pourrait continuer :  dans les années 1980 , il était tenu pour évident dans les hautes sphères  de l’Etat  qu’un pays avancé  devait se débarrasser progressivement  de son industrie.  Ceux qui ne le pensaient pas étaient tenus pour   des passéistes inadaptés à la « mondialisation heureuse ». Nous voyons le résultat.

Au même moment, était promue la concentration de la population dans les métropoles et le dépérissement du monde rural , impliquant  la disparition programmée   des petite communes.  L’autonomie des universités est de plus en plus celle des gestionnaires , non des enseignants.

Les autres pays n’échappent pas à l’ ostracisme , mais la France cumule une bureaucratie particulièrement  obtuse et, heureusement,  beaucoup  de créatifs.

Le conflit actuel entre le ministère et les tenants de la chloroquine    est  la continuation de cet antique affrontement. D’un côté une technocratie hostile aux voix divergentes  , de l’autre  un homme seul, aux  positions de bon sens.

 

Psychologie

 

La psychologie des bureaucrates nous et familière. Ils ont généralement le cul serré,  vous regardent de travers ,  mais deviennent   solennels et tranchants devant les caméras .  Calés  sur quelques idées fixes ,  fermés au débat , ils deviennent méchants quand  ces idées  sont remises en cause .  Dans le cas d’espèce, ils disent que la chloroquine a des effet secondaires pas encore testés ; non,  on les connait, mais ils sont rares. Et quel médicament n’en a pas ?  Ils disent aussi qu’on ne peut  pas la mettre entre les mains des généralistes. L’ancien ministre Philippe Douste-Blazy a raison de dire que ce médicament très simple est utilisé massivement depuis soixante ans et que  ses effets sont enseignés   dans toute les facultés de médecine. Et même s’il n’était pas testé, qu’a-t-on d’autre ?  Face à un incendie,  qui va dire que l’extincteur ne peut être   utilisé parce qu’il  n’a pas encore été  testé ?  

Qui n’imagine les réunions du comité d’experts   chargé de  conseiller le gouvernement  dans la lutte contre le coronavirus,  au temps où le professeur Raoult y participait ?  D’un côté    une majorité  échangeant de petits coups d’œil complices  et gênés , de l’autre le verbe sans fioritures d’ un homme libre .

Refusant la  contradiction – et pour cause car il sait quelque part qu’il a tort -  le bureaucrate  n’argumente  pas au fond mais cherche à disqualifier :   le franc-tireur  est présenté comme un orgueilleux - on dit aujourd’hui un mégalo - , quelqu’un qui n’a pas le sens du collectif  ( ah le travail en équipe ! vieux cache-sexe du conformisme), qui ne songe qu’à se faire de la publicité   etc. Cela dans un  débat qui  devrait  rester technique.

 

Quelles motivations ?

 

On peut se demander ce que  sont les motivations  de ces  gens ?  

Souvent l’idéologie. Mais en l’espèce, on ne la voit guère. Sinon  que comprenant  que , de fait, Raoult s’en prend à la politique du gouvernement  Macron, tous ceux qui partagent l’ idéologie du président sur les grands sujets politiques, prennent en grippe ( c’est le cas de le dire) Raoult et la chloroquine. Ainsi Cohn-Bendit qui,  sans aucune qualification sur le sujet, lui demande de se taire. Depuis longtemps, le ci-devant révolutionnaire  a choisi son camp : toujours celui de l’institution contre les  esprits libre.  La  chloroquine finira-t-elle  par  être tenue pour fasciste ?  

Il y a ensuite le conformisme de gens qui ont fait toute leur carrière   du côté du manche. Être du côté de l’institution  donne un  sentiment  de puissance  aux plus insignifiants. Face à quelqu’un qui ne défend que le bon sens et le  bien commun, ils sont perdus, eux qui ne pensent que carrière . Ils imaginent que le  franc-tireur veut prendre leur place.  Même désarroi chez les gens de cabinet et autres communicants qui ont depuis longtemps perdu l’habitude de raisonner sur le fond, seulement de calculer les  effets d’ annonce.

Il y a aussi la  vanité un peu narcissique du pseudo expert  qui se pose comme tel en allant contre le sens commun , supposé vulgaire.

Il y a enfin la répugnance  de toutes  les bureaucraties à reconnaitre leurs erreurs, sauf quand elles deviennent si  patentes  qu’il n’est plus possible de les nier. Et encore font-elles alors le plus souvent de  fausses concessions : on dit qu’on utilisera la chloroquine,  mais on ne le fait pas.

Face aux logiques bureaucratiques devenues folles, c’est au pouvoir politique de rectifier le tir,   mais pour l‘actuel président, énarque de base de l’espèce la plus conformiste, les propositions de la sphère technocratique semblent  infaillibles.

Y a-t-il autre chose ? Quand on ne comprend pas, dit-on, c’est qu’il   y a un loup. Comment,  devant tant d’irrationalité,  empêcher le public d’imaginer que les intérêts de laboratoires pharmaceutiques désireux de développer  des médicaments plus chers que la chloroquine, sont, comme on disait, « déterminants en dernière instance » ?

 

Légitime révolte

 

Le conflit est loin d’être terminé . Sa renommée internationale protège le professeur marseillais qui, sans elle,  aurait  été déjà  impitoyablement broyé par la machine. Il reste que si vous ressentez les premiers symptômes du virus couronné, dans la majorité des hôpitaux français, vous ne serez à ce jour ni  testé immédiatement  ni même traité sauf à avoir moins de 70 ans et être à la dernière extrémité.

La révolte contre les  apparatchiks est toujours légitime ; elle l’est plus que jamais face à la pandémie que nous connaissons.   

 

Roland HUREAUX

 

 

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6 novembre 2021 6 06 /11 /novembre /2021 13:28

QUELLE SERA LA PREMIERE GUERRE DE BIDEN ?

http://libertepolitique.com/Actualite/Decryptage/Quelle-sera-la-premiere-guerre-de-Biden

31/03/2021

Quelle sera la première guerre de Biden ?

Une telle question   peut paraître provocatrice, ou exprimer l’amertume de partisans de Trump défait.   

Elle est pourtant légitime si on considère l’histoire des Etats-Unis depuis trente ans. Ce pays  est  à l’origine directe ou indirecte de neuf guerres, principalement au Proche et Moyen Orient et en Europe de l’Est.

Tous les présidents depuis 1990 ont déclenché une guerre[1], à l’exception de Donald Trump, dont on comprend à ce seul fait à quel point sa présidence fut une parenthèse. Le record appartient à Barack Obama qui en  a déclenché ou permis quatre : Libye, Syrie, Ukraine, Yémen.

Neuf guerres en trente ans

 

Des observateurs se sont demandé  s’il n’y avait pas une sorte d’ addiction à la guerre de la part des Etats-Unis , comme l’ogre ne peut  se passer de manger de temps en temps un enfant. Dans une déclaration célèbre, le  président Eisenhower avait déjà  annoncé comment le lobby militaro-industriel qui commençait alors à prendre de l’importance serait désormais assez  puissant pour imposer ses vues à ses successeurs ; et malheur à qui tenterait de s’en émanciper   : l’élimination de Trump en témoigne. Une partie des conseillers de Biden vient du  Center for a New American Security (CNAS) créé en 2007 à l’ombre du lobby militaro-industriel et financé, entre autres, par Northrop Grumman, Lockheed Martin, BP America, , Raytheon, Chevron, Exxon Mobil,  mais aussi  par la firme britannique BAE Systems  et  la Foundation for an open society du  très social  George Soros : seuls les naïfs imaginent que l’humanitaire et le militarisme  ne vont pas ensemble : nous ne sommes plus au   temps de Jaurès !   Parmi les promus de la nouvelle équipe , Victoria Nuland, femme de Robert Kagan[2] , et ex-collaboratrice   de Hillary Clinton devient  numéro deux du département d’Etat : elle avait joué un rôle clef dans les évènements de la place Maidan  (Kiev, 2014)  que Valéry Giscard d’Estaing avait appelé  « un coup d’Etat  de la CIA »  destiné à renverser un président pro-russe démocratiquement élu[3] , ce qui entraina une guerre civile en Ukraine qui dure toujours.

Question : est-ce parce qu’ils sont  puissants que les Etats-Unis ont besoin de  la guerre pour exister  ou au contraire parce que leur puissance est en déclin[4] ? En tous cas  , les guerres dans lesquelles ils étaient engagés jusqu’en 1990  pouvaient plus ou moins être toutes tenues pour défensives ; depuis lors, elles sont offensives. Il n’y en avait qu’une à  la fois ; il y en a aujourd’hui plusieurs.

Mais ce bellicisme n’est pas celui des Américains dans leur ensemble, il est aujourd’hui  celui de l’establishment démocrate – proche de ce que  certains appellent l’Etat profond -  qui a soutenu les présidences Clinton  et Obama … et même Bush : oublions les mots,   ceux que l’on appelle encore  les « néo-conservateurs »  sont les mêmes que les libéraux-démocrates qui soutiennent  Biden. Nuland, est passée par le cabinet de  Dick Cheney , républicain,  au côté démocrate en restant aussi belliciste .  La politique agressive de Bush fils ( après le 11  septembre)   s’inscrivait dans cette ligne ; celle d’Obama, aussi.  Dès qu’ils se sont sentis débordés à droite par le pacifisme populiste à la Trump, taxé de manière exagérée  d’isolationniste, les néo-conservateurs se sont reconvertis à gauche. H.Clinton et Biden ont soutenu toutes les entreprises guerrières  de Bush – dont Trump s’est au contraire démarqué. « Derrière Biden se prépare, en termes de politique étrangère, le pire cabinet de guerre possible, réunissant les éléments les plus va-t’en guerre des administrations Clinton, Bush et Obama » dit un observateur[5].  N’était son animosité personnelle à l’égard d’Hillary Clinton,  Joe Biden semble inaugurer le troisième mandat d’Obama.

Au Proche-Orient,  la politique d’ Obama et de sa première secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, s’était traduite par un soutien aux printemps arabes qui aboutit, en théorie au nom de la démocratie,  en fait  de  l’islam radical ,  au renversement  de plusieurs régimes : Egypte, Libye, Tunisie , Yémen et à la déstabilisation d’autres comme la Syrie. Le but était idéaliste : faire accéder  enfin le monde arabe à la démocratie.  La réalité fut  sordide : plonger dans la  guerre et une misère sans fond  des pays qui avaient jusque là vécu en paix .  La guerre en Syrie s’est faite surtout par le soutien à des groupes djihadistes  décidés à renverser le président  Bachar el Assad (opération Timber Sycamore), proches de ceux  qui posaient des bombes en Europe . Trump,  a au contraire détruit le principal de ces groupes,  Daech,  et retiré le gros des  troupes américaines . Que   Bachar soit toujours  en place dix ans après le début de cette guerre est ressenti  comme une humiliation par le camp démocrate où certains envisagent de relancer la guerre pour atteindre enfin leurs fins.   

 

Une approche idéologique

  

Vis-à-vis de la Russie, le changement de régime que les  Etats-Unis ont provoqué  en Ukraine visait à faire basculer  ce pays dans le camp de l’OTAN, en application  des analyses douteuses de Zbigniew Brezinski pour qui  « Sans l’Ukraine, la Russie cesse d’être un empire en Eurasie [6]. » En  même temps, tous les pays de la périphérie de la Russie, en  particulier les pays  baltes faisaient l’objet d’un investissement de plus en plus massif par les forces de l’OTAN au motif d’une supposée menace russe sur leur intégrité. La candidate Hillary Clinton avait tenu  pendant la campagne de 2014 des propos d’une incroyable agressivité qui pouvaient faire craindre le  pire si elle avait été élue.

La politique démocrate est fondée sur une certitude qu’on ne  peut que qualifier d’idéologique : les Etats-Unis sont le camp du bien et du progrès  ; ils sont la mission de répandre à travers le monde la démocratie et les droits de l’homme - tels qu’ils les entendent . Ceux qui ne sont pas dans leur sphère,  soit tous les autres pays à l’exception des européens  de l’Ouest, inféodés,  et d’Israël sont   suspects a priori de mauvais desseins,  la Russie  de Poutine en tête, traitée comme  si elle était encore communiste.

Cette posture s’accompagne, comme toutes les idéologies,  d’une hypocrisie sans nom. Comment donner des leçons  de respect des droits de l’ homme quand on a ouvert dans l’arbitraire de l’extraterritorialité la prison  de Guantanamo ? Comment donner  des  leçons de démocratie quand le monde  entier a vu les  fraudes  massives  qui sont entouré l’élection du président Biden ( ces fraudes furent-elles décisives ou non est une autre question. Personne, ne les met en doute).  Comment parler de démocratie quand on voit la totalité des  médias s’acharner sur un des candidats  au  bénéfice de l’autre ? Comment parler de liberté d’opinion quand   des dizaines de milliers de  partisans de Trump - et Trump lui-même sont exclus de l’accès à twitter et Facebook   et menacés de perdre leur travail ? Le propre de la démarche idéologique est l’inversion accusatoire. Les idéologues  accusent toujours leurs ennemis de leurs propres turpitudes. Bien que Trump n’ait menacé , à la différence de ses adversaires ni la démocratie[7], ni les libertés,  ni la paix,  sa défaite est saluée par la pensée dominante des deux côtés de l’Atlantique , comme le « retour de la démocratie ».

La même inversion accusatoire est appliquée aux  questions internationales. Trump menaçait la paix du monde et , contre l’évidence, les démocrates étaient le camp de  la paix.  Quand l’ancien président  clamait sa volonté de « make America great again » , les esprits superficiels y ont vu une déclaration de guerre ; en fait il s’agissait pour lui de se concentrer sur les affaires américaines . Sa volonté de défendre  sans merci les intérêts commerciaux de son pays a été perçu comme une attitude belliciste alors que défendre ses  intérêts est la posture naturelle de tout Etat  . Le danger commence quand cet Etat veut imposer ses valeurs au reste de l’univers , comme le voulait autrefois l’Union  soviétique . Comme toutes les idéologies sont universalistes, elles portent avec elles  la propension à  se mêler indûment des affaires des autres ;  l’idéologie  est le vrai danger pour la  paix car les intérêts sont limités et négociables alors que les principes abstraits  ne le sont pas. Dans la campagne de 2016, Donald Trump dit à Hillary Clinton : « vous voulez devenir le président du monde ; je veux seulement devenir le président des Etats-Unis. »  Quand Biden dit « America is back » c’est dans cette perspective mondialiste qu’il se situe. Paradoxe méconnu : dans le monde actuel, c’est  l’égoïsme qui préserve la paix, c’est le supposé idéalisme  qui  est une menace de guerre – comme d’ailleurs l’avait montré la présidence Obama.

 

Incompréhension

 

L’idéalisme idéologique qui est celui du camp démocrate ne menace pas seulement la paix parce qu’il veut imposer aux autres ses valeurs, mais  aussi parce qu’il rend autiste par rapport à la  manière de fonctionner de ses adversaires. Poutine mène  une politique ultra-classique : pour une Russie prospère à l’intérieur et respectée  à l‘extérieur  et d’abord  dans son environnement immédiat. Comment un esprit aussi aigu que Zbigniew Brezinski a -t-il pu dire qu’elle dit  qu’elle était imprévisible[8] ?  H.Clinton et V.Nuland le considèrent, de bonne foi,  comme un nouvel Hitler, ce qui est absurde. Parce qu’il  ne veut pas que Sébastopol devienne une base de l’OTAN,  on croit qu’il veut partir à la conquête l’univers . Ce ne sont pas les troupes russes qui se trouvent au  Mexique, mais au contraire les troupes américaines qui sont dans les pays baltes, pas Poutine qui déstabilise le Canada, mais Obama qui a déstabilisé l’Ukraine. Il n’empêche : dans le discours officiel américain, c’est l’agressivité de la  Russie qui  menace la paix.

On a assez dit que les Etats-Unis dominent le monde mais ont du mal à le comprendre . Cela s’applique d’abord à la politique idéologique du parti démocrate mais aussi aux tendances permanentes de l’Etat profond,  celles qui ont entravé  Trump pendant cinq ans et l’ont finalement rejeté parce qu’il ne  partageait pas leur posture idéologique.  En 2007, l’Etat profond  a fait élire un métis ,  Obama,  pour donner au reste du monde le sentiment qu’il était  proche de lui . Mais la manœuvre a échoué car   le problème n’était pas racial mais idéologique. Jamais  autant que sous Obama et surtout sa secrétaire d’Etat  Hillary Clinton , le fossé intellectuel entre  Washington et le reste du monde  ( spécialement ce qu’on appelait le Tiers monde ) n’a été aussi profond.  Obama a reçu  le prix Nobel de la paix pour ce qu’il était, un président  de couleur, sûrement  pas pour ce qu’il allait faire  :  quatre guerres. Mais les  idéologues ne comprennent jamais :  après Barack Obama, si Biden venait à s’affaiblir, Kamala Harris , métisse également,  a été prévue pour le remplacer :  pour se rapprocher encore du Tiers monde ? Mais ce sera l’inverse : dans la mesure où Harris semble une idéologue particulièrement virulente, le monde comprendra encore moins les Etats-Unis . Comment ne pas être inquiet de voir les équipes  Clinton-Obama revenir au pouvoir, plus sûres que jamais de leur bon droit ?  

L’incompréhension pour d’autres logiques que la lutte du bien contre le mal pourrait s’appliquer  aux Etats-Unis eux-mêmes : à deux reprises, la société américaine  ( en tous cas son oligarchie) a fait une réaction de rejet à l’égard de présidents qui, chacun à sa manière,  étaient adeptes de la realpolitik,   Nixon en 1974 et Trump en 2000 ?

On aurait pu croire qu’après l’échec de 2016, après avoir fermé ce qu’ils tiennent pour la parenthèse Trump, les démocrates  seraient revenus au pouvoir assagis. Il semble qu’il n’en soit rien. Malgré son allure de patricien classique, sorti d’un film des années cinquante, Biden a , sur les réalités internationales le même regard que les idéologues démocrates.   Dès avant l’élection , il a tenu les propos traditionnels sur la nécessité des Etats-Unis de faire prévaloir leurs valeurs à travers le monde.

 

Retour de la tension à l’Est

 

Vis-à-vis de la Russie, il ne cesse de clamer que désormais les Etats-Unis ne feront preuve d’aucune faiblesse - on se demande de quelle faiblesse avait fait preuve Trump !  -  qu’ils allaient prendre une attitude offensive au sujet des droits de l’homme – pour enseigner à Poutine à ne pas tricher aux élections ? Une nouvelle fois Poutine a été mis en accusation à la suite d’un empoisonnement manqué : après l’ empoisonnement présumé du président ukrainien Viktor Iouchtchenko «(2004) et de l’espion  Serguei Skripal (2018) , les services secrets russes manquent d’empoisonner l’opposant  Alexeï Navalny, avec un produit de  signature russe (2000)  :  ils sont décidément devenus bien maladroits !  Trump en avait peu parlé ; a peine revenus au pouvoir les démocrates ont sauté sur l’occasion pour montrer les dents. La propagande démocrate met sur le même plan  la Chine : parti unique, 10 000 exécutions publiques par an et la Russie de Poutine : pas d’exécutions, une presse au moins aussi pluraliste que l’américaine, pluripartisme tout  aussi officiel que  dans les pays occidentaux. 

Le nouveau secrétaire d’Etat Antony Blinken dit : « Nous allons travailler pour faire rendre des comptes à la Russie pour ses actes antagonistes et ses violations des droits de l’homme . » Ces propos sont beaucoup plus en phase que ceux de l’équipe Trump avec l’état d’esprit  de miliaires comme Mark Milley[9], l’actuel chef d’Etat major des armées qui déclarait en 2016 : « Je mets en garde les ennemis de l’Amérique.  Nous détruirons n’importe quel ennemi, n’importe où n’importe quand. »  Quels ennemis ? Qui veut envahir le Texas ?

 

…et au Proche-Orient

 

Au Proche-Orient, Biden  a déjà renforcé la présence militaire américaine que Trump avait allégée.  Les démocrates pourraient bien reprendre la guerre en Syrie pour venir enfin bout du gouvernement  Assad. La reprise de l’ aide aux mouvement djihadistes est annoncée. Après deux ans calmes, ils ont repris les bombardements le 21 février.

Officiellement, Biden  voudrait réactiver  le traité  de Vienne passé avec Téhéran en 2015 , abrogé par Trump. Mais il y pose de conditions que l’Iran ne saurait accepter, comme  la renonciation à ses   fusées de moyenne portée. Trump avait su donner des satisfactions hautement symboliques à Israël : transfert de l’ambassade à Jérusalem-Est, reconnaissance de l’annexion du Golan mais s’était gardé de faire la guerre à l’Iran souhaitée par Netanyahou. Biden saura-t-il, lui,  résister aux pressions de Netanyahou ? 

L’adoucissement de la positon de Washington à l’égard du Yémen semble  de bon augure : retrait des rebelles  houthis de la liste des  mouvements  terroristes, cessation de livraisons armes à l’Arabie destinées à les combattre . Ils s’inscrivent toutefois dans le cadre de la déstabilisation du prince héritier Ben Salman , accusé d’avoir commandité le meurtre du  journaliste Jamal  Khashoggi à Istamboul en 2018 , et, par delà, de la monarchie saoudienne ( et donc de celles du golfe) . Quelle hypocrisie quand on sait qu’Obama a fait assassiner sans jugement des centaines de personnes à travers le monde !  Un projet de loi vient même d’être déposé à la Chambre des représentants pour étendre  cette pratique au territoire des Etats-Unis , en cas de « terrorisme » ( mais les mêmes accusent Trump et ses partisan d’être des terroristes !).  Quoiqu’ on pense du dit  prince  héritier, la  diplomatie est affaire de prudence et non de parti pris idéologique. L’expérience des  printemps arabes a montré comment un projet de  démocratisation avait plongé  plusieurs pays dans le chaos   et  le suffrage universel conduit au retour des islamistes. On peut craindre que cette folie, typique du parti de Biden, de démocratiser à tout va  ne conduise à de  nouveaux troubles  qui toucheraient  pour le coup une des zones  les plus stratégiques du monde, la péninsule arabique.  Pour autant les Etats-Unis  ne lèvent pas les sanctions imposées  au Yémen qui, par la famine ou la  maladie, tuent beaucoup  plus  que les armes.

Le regain d’activisme diplomatique et militaire  des Etats-Unis que promet le mandat de Biden  concerne aussi ses alliés. Si la tension s’accroit avec le Russie, comme Washington l’a annoncé, on leur imposera de serrer les rangs. C’est déjà fait . De plus  en plus de stratèges américains envisagent une guerre nucléaire en Europe à coup de bombes de petite dimension. La doctrine américaine prévoit la possibilité de répondre par des ripostes nucléaires à un attaque classique, dont on prête à Poutine l’intention. C’est dans cette perspective que plusieurs alliés des Américains, dont le Royaume-Uni, l’Allemagne, la  Belgique, sont , selon Lavrov, entrainés à  utiliser des  bombes nucléaires tactiques installées sur leur sol. Une gigantesque manoeuvre devant avoir lieu en Europe centrale ces prochaines semaines, les Américains sont en train de débarquer des tonnes de matériel de guerre à Dunkerque, Calais et La Rochelle. Une implication qui est une première pour la France et n’inaugurerait rien de bon en cas de conflit. « L’Europe, dont la stratégie dans l’OTAN est celle  de l’Amérique serait automatiquement impliquée dans la lutte , lors même qu’elle ne l’aurait pas voulu » disait le général de Gaulle[10] : nous y sommes.

Les Russes ne devraient-ils pas être les premiers inquiets d’une telle évolution ? Peut-être, mais  pas autant qu’on croit. Selon certains contacts, ils sont aujourd’hui si assurés de leur avance technique en matière d’armements, spécialement défensifs (brouillages, missiles ultra-rapides etc.) qu’ils ne craignait pas la guerre. En cause, non le  manque de crédits du Pentagone mais la dégradation des systèmes d’enseignement qui font que  les Occidentaux n’ont  plus assez d’ingénieurs  qualifiés pour suivre la course aux armements . Une nouvelle qui devait nous alarmer mais qui, compte tenu du vent de  folie qui souffle  aujourd’hui à Washington, serait presque rassurante.

 

Roland HUREAUX

 

 

 

[1] Bush père : Koweït ( avec toutefois l’aval de l’ONU) ;  Clinton : Kosovo mais une large responsabilité dans le Rwanda et les sanctions meurtrières contre l’Irak ;  Bush fils : Afghanistan,  Irak ;  Obama , comme rappelé plus loin : Libye, Syrie, Ukraine, Yémen.

[2] Auteur de La puissance et la faiblesse, Pluriel, 2003, qui met en contraste la puissance « marsienne » des Etats-Unis, et la faiblesse  « vénusienne » des Européens, sortis de l’histoire à force d’humanitarisme.

[3] Selon les observateurs de l’OCDE .

[4] C’est entre autres la thèse d’Emmanuel Todd

[5] https://blogs.mediapart.fr/erasmus/blog/171020/joe-biden-le-candidat-du-complexe-militaro-financier-0

[6] Zbigniew Brezinski , Le grand échiquier, 1997, Bayard, pages 103-104 .

[7] Est-il nécessaire de rappeler que les dérapages du 6 janvier n’étaient absolument pas une tentative de coup d’Etat.

[8] Commentaire, n°156, hiver 2016.

[9] Pourtant nomme par Trump à son poste actuel. En 2016, il était chef d’état-major de l’armée de terre.

[10] Conférence de presse du 21 février 1966.

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6 novembre 2021 6 06 /11 /novembre /2021 13:25

AFFAIRES SCABREUSES : CHANGEONS DE CHAPITRE !

http://libertepolitique.com/Actualite/Decryptage/Affaires-scabreuses-changeons-de-chapitre

31/03/2021

Olivier Duhamel, Richard Berry et d’autres : pédomanie, inceste, libertinage. L’indignation fuse de toutes parts, particulièrement dans les médias qui semblent se complaire à exploiter ce nouveau filon.

Mais les contre-feux ne manquent pas. On dit : attention à la présomption d’innocence, il ne faut ne pas généraliser, pas d’amalgame, après tout, c’est leur vie privée.

Et surtout, surtout, on ressort le vieux spectre du retour à l’ordre moral, la figure hideuse bien connue que l’on se fait des champions de la moralité qui ne peuvent, croit-on, que jouir de manière perverse à dénoncer les turpitudes des autres . L’inquisition, le maccarthysme sont aux portes. Que l’offensive parte aujourd’hui des milieux ultra-féministes et non point des ligues de vertu, disqualifiées depuis longtemps, n’y change rien.

Eh bien non, n’hésitons pas à dire que l’indignation que suscitent les affaires évoquées n’est qu’un juste retour de bâton, à caractère non point moral mais politique.

Il est à parier qu’on ne ferait pas tant de cas de telles affaires si elles n’étaient que des affaires de mœurs.  Mais les figures qui tombent ont été pendant des années les grands prêtres d’un autre ordre pas seulement moral mais politique et  intellectuel  : celui de la pensée politiquement correcte.

Qui ne se souvient de l’arrogance souveraine d’un Dominique Strauss-Kahn (qui ne s’est jamais intéressé, lui, qu’à des femmes adultes ) mettant plus bas que terre la pauvre Christine Boutin lors du premier débat parlementaire sur la bioéthique, fort de son autorité d’homme influent, riche et « libéré », dans l’air du temps, contre la petite porte-parole ringarde de la morale ?

Qui n’a en tête la quasi-impossibilité depuis que Richard Descoings a imprimé sa marque, d’enseigner à l’Institut d’études politiques de Paris pour qui ne collerait pas à la doxa toute puissante de l’euro-mondialisme libertaire. Pour quelqu’un comme Olivier Duhamel, président de la Fondation des sciences politiques,  professeur et socialiste, ancien député européen et donc assez pistonné pour être élu sans affronter le suffrage de circonscription, le libertinage, la croyance à la construction européenne et à l’ouverture migratoire, c’était tout un. Dans ces milieux, être contre l’euro ne faisait pas de vous un simple contradicteur   avec lequel il y aurait eu lieu de débattre, mais tout simplement quelqu’un qui n’existait pas, qui ne méritait pas la moindre attention, out of touch comme on dit outre-Manche. Vous étiez, pour ces gens là, néantisé.

Au club du  Siècle que le même Duhamel a présidé ,  inutile de s’y porter candidat si on avait le moindre doute sur la doxa faussement dite libérale car elle est au contraire d’une intolérance totale,  eurolâtre et en réalité mondialiste. Le club en cause avait perdu toute  biodiversité intellectuelle.  55 % des Français ont voté contre le traité européen de 2005, combien de membres du Siècle pour les représenter :  1 % ?

Le progressisme par la promiscuité :  dans ce petit monde à la Lauzier, l’Europe sans frontières, c’était pour ces tenants absolus de l’idéologie dominante, l’analogue des couples qui se mêlent, une vaste partie fine où toutes les frontières  sont abolies. Tous ceux qui allaient contre la  doxa, dont le volet libertaire n’était pas le moindre,  étaient suspects de fascisme ; la disqualification morale, c’est eux qui, pendant de longues années,  l’ont maniée.  Héritage des absurdes théories de l’école de Francfort qui avait identifié la moralité classique, celle de tous les temps, celle de loi de Moïse, avec le fascisme et même pire, la liberté sexuelle  était devenu le marqueur d’un antifascisme militant. Puisque l’ennemi, dans les deux cas, c’était Pétain, un Pétain mythique, largement fantasmé, la vie de patachon valait médaille de la Résistance. Dans Salo ou les 120 journées de Sodome, le grand Pier Paolo Pasolini avait certes montré,  que le sommet de l’égoïsme, c’était le fascisme, mais il était à contre-courant. 

Que la morale de toujours, ce ne soit pas l’obéissance à une loi religieuse supposée arbitraire, mais d’abord la prise en compte l’intérêt de l’autre, à commencer de ces enfants délaissés ou scandalisés dont on piétinait dans ces cercles, allègrement, la pudeur, n’était plus dans la culture dominante, la première dans l’histoire à mettre au plus haut des valeurs sociales la jouissance égoïste, le devoir de  s’« éclater ».

Non, messieurs les censeurs, si les pratiques nauséabondes que l’on découvre ces temps-ci, alimentent l’esprit de  revanche de certains, ce n’est pas pour des raisons morales, mais éminemment politiques. Toute une génération a cru que le progrès  était dans la transgression de toutes les barrières, l’abolition des frontières nationales, de genre, du bien et du mal. Jusqu’à, chez les plus audacieux, la transgression suprême, celle de l’interdit où Lévi-Strauss voyait une constante anthropologique présente dans toutes les sociétés humaines, l’interdit de l’inceste.  Ce monde qui se meurt, ce monde à l’envers, a déjà plus d’un demi-siècle. Il est fatigué. Il est temps de passer au chapitre suivant.

 

Roland HUREAUX

 

 

 

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6 novembre 2021 6 06 /11 /novembre /2021 13:23

CE QUE LA CRISE SANITAIRE REVELE  CONCERNE TOUT L’APPAREIL D’ETAT.

https://www.atlantico.fr/decryptage/3589339/coronavirus--pourquoi-nous-payons-aujourd-hui-les-innombrables-reformes-de-l-etat-des-30-dernieres-annees-reformes-france-roland-hureaux

31/03/2021

La crise du virus dit Covid-19 a mis au jour l’invraisemblable désordre qui régnait  au ministère de la santé.  Les commissions parlementaires en feront , nous l’espérons, un jour prochain, l’inventaire.   

Ce que le grand public ignore , c’est que la désorganisation atteint aujourd’hui l’Etat dans son ensemble et pas seulement le ministère   de la santé .  

Pour le comprendre, il faut sortir une fois pour toutes  des poncifs faciles, du style « une administration trop jacobine », « une mentalité  encore archaïque », qui ne mènent à rien.

 

Des réformes fondées sur des idées fausses

 

N’hésitons pas à le dire : la raison principale de cette désorganisation, ce sont les innombrables réformes effectuées  au cours des trente dernières années , presque  toutes fondées sur des idées fausses. 

Quelles idées ? Le point de départ est : le secteur privé est  plus « performant » que le secteur public , il faut donc  l’imiter  en introduisant dans l’administration des méthodes qualifiées pompeusement de managériales.  Or ces méthodes du  privé, on ne les a pas transposées, on les a singées.

Leur  pointe avancée  fut   la « loi organique relative aux lois des finances » (LOLF )  du 1er août 2001 , votée à l’unanimité, ce qui est toujours  mauvais signe, tendant à aligner la comptabilité   de l’Etat   sur celle du secteur privé.  Vaste complication d’abord. Effets hasardeux ensuite comme  la destruction  récente de millions de  masques , au nom d’une meilleure « gestion des stocks ».  Dans le même esprit , ont été supprimés des milliers de lits d’hôpitaux. Pour rentabiliser les actifs immobiliers ont été décrétés la fermeture  des sites historiques  de  l’Hôtel-Dieu et du Val-de-Grâce.  

L’imitation fallacieuse du secteur privé

 

La LOLF  , fondée sur une analyse des fonctions devait entrainer le regroupement de services paraissant  proches -  vu  de loin. On a ainsi    supprimé les Renseignements généraux, dont  on avait oublié qu’une de leur mission était  l’interposition et la négociation en cas de conflit social. La crise  des gilets jaunes aurait été singulièrement  amortie s’ils avaient encore été là. Dans le même esprit , le rapprochement de la police et  de la gendarmerie , a entrainé récemment chez celle-ci ,  par  souci  de parité statutaire , la création de 150 postes de généraux ! Bonjour l’armée mexicaine.

Les antennes locales de l’Etat ont été également regroupées, pour que le préfet ait  l’air d’ « un vrai chef d’entreprise » . DDA et DDE  ont fusionné, c’est à dire qu’on leur  a superposé un directeur général : économie de postes… Un  animateur sportif  passe ainsi sous l’autorité d’un directeur de maison de retraite, un inspecteur du travail sous celle d’un  conseiller commercial venu de bout du monde etc.

La  manie des regroupements a eu des effets tout aussi pernicieux dans   les collectivités locales : la volonté  de réduire le nombre des  communes a entrainé la création près de 400 000 postes de fonctionnaires territoriaux , dits intercommunaux,  supplémentaires !

Le primat  de la gestion comptable s’est accompagné d’une hypertrophie des contrôles et de l’évaluation.  Dès 1975, Alain Juppé avait  créé les Agences régionales de santé  et  les pôles hospitaliers , deux states de plus. Les  administratifs , recrutés par milliers tandis qu’on supprimait de postes de soignants, ont étendu leur pouvoir au détriment des médecins  - comme à la Défense, les civils  ont accru le leur au détriment des militaires.   

 

L’illusoire  rémunération « à la performance »

 

Un autre caractère   de ces réformes est l’ hostilité au « corporatisme », tenu pour une tare alors même que les corps de fonctionnaires   assuraient  une autorégulation  à bon marché :  tout gendarme cherchait naturellement à être un bon gendarme, tout instituteur un bon instituteur  etc.   Partant de cette autre idée fausse  que le fonctionnaires  ne travaillaient pas assez a été instaurée  une évaluation généralisée devant conduire à une rémunération  « à la performance » . Evaluation généralement difficile en matière publique où n’existe pas l’indicateur simple du profit, sentiment d’un  arbitraire des primes au mérite,  et  pour des professionnels dévoués,  d’un manque de confiance à leur égard.

L’aboutissement : un découragement profond  qui multiple les congés de maladie  et  exige toujours plus d’effectifs  ( le contraire de ce qu’on recherchait).

 

L’idéologie contre le bons sens

 

Ces réformes , on l’aura compris,  sont idéologiques. Or  rien de plus opposé au bon sens que l’ idéologie qui  marginalise  ceux qui en ont et habitue les esprits à l’absurdité d’un univers kafkaïen. Comment comprendre autrement que les innombrables   dysfonctionnements du  ministère de la santé : refus du concours des cliniques privées ou des  laboratoires vétérinaires, crispation incompréhensible contre la chloroquine, sanction de médecins  ayant fait   des opérations non urgentes   ?

On ne se consolera pas en disant  que tout cela n’est pas nouveau : notre armée de 1940, prisonnière d’un dogmatisme d’un autre genre   n’était pas en meilleur état. Ni en sachant  que le monde anglo-saxon , tenu pour modèle,  n’est souvent pas mieux inspiré :  la libérale Thatcher n’avait-elle pas transformée ses administrations en agences autonomes ( les fameux quangos[1]) qui s’avérèrent des monstres  bureaucratiques ?   

En tous les cas,  les dégâts sont immenses . Immense aussi devra être   l’effort pour  reconstruire une   administration que nous appellerons normale. Ce n’est pas une nouvelle couche de réformes qui est nécessaire  mais une remise en cause radicale des principes  qui ont inspiré  celles des trente dernières années.

 

Roland HUREAUX

 

Auteur de La grande démolition, la France cassée par des réformes, Buchet-Chastel – 2012

 

 

 

 

 

 

 

[1] Quasi non governemental organisation

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6 novembre 2021 6 06 /11 /novembre /2021 13:21

LA BATAILLE DES MOTS

04/03/2021

Que faire contre l’idéologie ? Rien ne le dessert plus qu’une stérile indignation ; rien de plus stupide que de lever le bras au ciel sur le thème « vous vous rendez compte de ce qu’ils en viennent  à dire ! ».  En attendant des jours meilleurs, usons d’une arme que déjà Soljenitsyne recommandait  aux dissidents du communisme :  ne rien concéder de la vérité. Pour cela, il faut la connaitre en réfléchissant suffisamment à partir d’une bonne connaissance de l’histoire. Tout aussi important est  le juste emploi des mots qui ne sauraient être ceux de l’adversaire.  La vision décoloniale assimile tout : l’esclavage, le racisme, la colonisation, la race banche et même le « machisme » et l’hétérosexualité . Nous devons, nous,  inlassablement maintenir les distinctions qui s’imposent : non, nous ne sommes pas islamophobes (ou homophobes),  car la notion de phobie implique une nausée irrationnelle alors que nous nous voulons rationnels. Non, l’islamophobie n’est pas la même chose que le racisme puisque la majorité des musulmans   sont des blancs   - et même ont mis autant que les Européens les Noirs en esclavage. Le juste mot serait « intolérance religieuse » : attendons que les pro-djihadistes nous l’envoient à la figure ! La notion de non-Blancs incluant tous les musulmans doit être absolument récusée. Non, la question du statut de la femme n’est pas le même que celui du colonialisme puisque la colonisation s’est presque partout traduite par sa promotion.  C’est toujours le plus rigoureux qui gagne.  RH

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6 novembre 2021 6 06 /11 /novembre /2021 13:17

25/03/2021

Il y avait eu Robert Ménard, censuré sur Twitter en janvier. A leur tour, Marion Maréchal et   Jordan Bardella ont vu leur compte Facebook coupé, au motif qu’ils avaient pris la défense de  Génération identitaire .  Et dans une autre sphère , la célèbre Mila, adolescente  attaquée sur Facebook pour ses critiques de l’islam et interdite de parole pour …harcèlement ! Télé Libertés a été suspendu trois semaines parce que l’un de ses invités avait nié l’existence d’une pandémie : opinion évidemment exagérée mais que l’on devait avoir le droit d’exprimer.

Même si on peut penser qu’il y a eu des mouchards sur notre sol, ces décisions ont été prises en Californie, où les Gafas ont leur siège.

Ce n’est que très timidement que la classe politique a relevé ce qu’il y avait  de scandaleux dans cette censure politique imposée à des Français depuis un pays étranger.

Il faut aller plus loin : pourquoi M. Macron lui-même n’a-t-il pas réagi contre cette ingérence inadmissible dans nos affaires intérieures ? La question peut paraître naïve vu l’intimité idéologique du président   français avec les censeurs.

Nous pensons pourtant qu’il aurait été là  dans son rôle de chef de l’Etat.  Quelques mois auparavant, il s’était accroché avec le président Trump en visite à Paris au sujet de la taxation des Gafas, Trump prenant la défense de ces derniers. Les   Gafas étaient pourtant les adversaires les plus implacables de Donald Trump et furent les principaux organisateurs de la machination qui l’a évincé du pouvoir.  Interrogé   sur ce paradoxe, Trump   répondit « ils sont américains, c’est mon rôle de les défendre ». Le président Trump avait le sens du leadership (un mot qui n’a pas d’équivalent exact en français),  du fait que dans sa position de président des Américains, il devait les défendre tous à l’international sans considérer leur position politique interne.

Ne rêvons pas, bien sûr ; Macron ne protestera pas. Leadership, c’est un mot qui doit venir de la planète Mars pour le président français, idéologue narcissique ignorant complètement ses devoirs de président.q

 

Les obligations du leadership

 

Le dernier des chefs de tribu africains connait ses obligations à l’égard des membres de la tribu :  assurer leur protection et leur bonheur, avant toute autre préoccupation. Les défendre tous et défendre chacun. Macron les ignore.

L’idéologue est le contraire d’un leader :  il n’est pas au service d’un peuple. Quand il n’est pas au service de lui-même, il est au service d’une idée : en l’occurrence l’idée européenne, elle-même faux nez du projet mondialiste que Macron et les Gafas partagent. Pour des gens comme eux, le projet idéologique passe avant tout : avant toute préoccupation éthique, avant les valeurs fondamentales de l’Occident : la démocratie, les droits de l’homme, les libertés, la constitution, avant la common decency chère à George Orwell. Que les patrons de Facebook et Twitter,  bafouant le droit international et le droit interne, s’arrogent le droit d’usurper les pouvoirs de la justice française pour juger de ce qui peut être diffusé sur leur réseau et ce qui ne peut pas l’être est inouï.

Si la France avait encore un chef, il ferait de la circulation des idées sur internet un service public pouvant être le cas échéant délégué à une entreprise étrangère, s’engageant à  respecter la loi française qui réserve à la justice nationale la régulation   de la liberté d’expression et qui ne permet aucune discrimination entre les usagers. Mais comme on sait, nous en sommes loin.

Si les peuples ne s’élèvent pas avec la dernière énergie contre ces violations de droits fondamentaux, nous entrerions dans des âges bien sombres :  sous les apparences de l’« empire du bien », la fin de la démocratie , le  nouveau Mordor.

 

Roland HUREAUX

 

 

 

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6 novembre 2021 6 06 /11 /novembre /2021 13:11

LE VRAI DANGER, C’EST L’ISLAMO-CENTRISME

(L’islamo-gauchiste c’est Macron)

04/03/2021

D’abord bien choisir les mots.  

J’ai du mal à admettre l’expression d’islamo-gauchisme.

Elle a signifié au départ quelque chose de précis : l’intérêt pris dans les années qui ont suivi Mai 68 par les mouvements gauchistes français (trotskistes et surtout maoïstes) pour la cause palestinienne dans le cadre d’un tiers-mondisme élargi. Cette tendance les a amenés à côtoyer dans les manifestations non des islamistes mais tout simplement des musulmans.

Déjà pendant la guerre d’Algérie de nombreux marxistes, communistes ou pas mais généralement athées,  avaient été amenés à collaborer à une révolte, celle du FLN, dont les recherches récentes ont montré que la motivation était essentiellement religieuse – et le résultat le fut aussi puisqu’elle aboutit à l’expulsion d’Algérie d’un million de non-musulmans, chrétiens, juifs ou agnostiques.  Au demeurant l ‘URSS athée fut au fil des ans un soutien actif sinon exclusif de la nouvelle république algérienne où les tendances islamistes ne cessèrent de s’affirmer.

 

L’influence américaine

 

Aujourd’hui ce système de collusions apparemment contre-nature s’est transformé sous l’influence des université américaines.  Celles-ci ont ouvert largement leurs porte aux noirs, souvent par l’effet de la discrimination positive. Assez vite,  s’y sont développées des études « décoloniales » conjuguant la critique de l’esclavage, de la situation des noirs aux Etats-Unis, du colonialisme, surtout français, et de la situation supposée des minorités immigrées dans les différents pays d’Occident. Faute de contradicteurs, puisque aucun adversaire de leurs thèses n’avait envie d’aller, ni n’aurait été accepté dans les départements concernés, une culture consensuelle anticoloniale et antiraciste à base de haine du Blanc s’est peu à peu incrustée jusqu’à déborder dans   une partie de l’opinion. Conjuguée avec la critique du mâle  par l’ultra féminisme, de l’hétérosexualité par les homosexuels militants, elle a fini par devenir l’idéologie officielle des Etats-Unis, assortie d’une intolérance croissante à la contradiction,  aggravée  depuis la désignation de Biden à la tête du pays.

Le rayonnement de la puissance américaine aidant, ces idées se sont diffusées    en Europe et ont  conquis peu à peu des départements spécialisés du CNRS et de certaines Universités.

Des gens branchés sur le monde universitaire américain, ont fini par se rallier à  la légende sombre  attachée à la colonisation occidentale à travers le monde aux cours des   derniers siècles dont l’exploitation et le rejet  des immigrés ne serait que la suite.  On ne peut qu’être choqué par les accusations d’un Macron à l’égard de la colonisation françaises, qualifiée par lui à plusieurs reprises de crime contre l’humanité. Les considérations électorales,  d‘ailleurs bien aléatoires, n’expliquent pas tout, c’est la culture du président qui est en cause, peu instruit  au fond de l’héritage européen et entièrement imbibé des idées qui prévalent  aujourd’hui dans les universités, les médias et le parti démocrate américains et que son maître Richard Descoings a introduites à l’Institut d’études politiques de Paris. 

Si l’Université française avait été longtemps marquée par l’idéologie marxiste, les contrôles de la qualité scientifique de ses travaux avaient persisté, le parti communiste lui-même  y veillant. On admettait qu’un chercheur marxiste fasse une thèse, pas que cette thèse ne soit qu’un pamphlet haineux et superficiel. Certes, le statut de la fonction publique, tant critiqué à droite, garantit encore leur poste à ceux qui résistent aux idéologies destructrices ,  mais ces barrières sont fragiles. La réforme Pécresse, notamment la fusion à tout va des universités, a éliminé les quelques ilots conservateurs qui subsistaient dans notre enseignement supérieur et ouvert grand la porte aux délires idéologiques.

L’UNEF avait été une des citadelles de l’esprit de mai 68 fondé sur la libération de la femme et des mœurs. Qu’elle soit aujourd’hui dirigée par une jeune fille  voilée témoigne que nous avons changé d’époque.  

Quoi de commun entre   des mouvement marxisants en principe héritiers des Lumières et   un islamisme dont les références datent du  VIIe siècle ?  Le premier « islamo-gauchisme » avait pour cible Israël. Le dénominateur commun de l’actuel est la haine de l’héritage chrétien occidental pris en grippe tant par les ennemis intérieurs issus des Lumières et  rendus bien plus dangereux par le phénomène idéologique, expression de la haine de soi,  que les ennemis extérieurs : la frange des musulmans  qui veut que l’Europe devienne    terre d’islam. Tout le monde comprend que les idées des uns et des autres sont contradictoires. Les musulmans modérés préfèrent généralement les chrétiens croyants aux ultra-laïques et aux libertaires. Les gauchistes haïssent leurs racines, les islamistes ne les aiment que trop. Mais le même esprit de destruction ronge les uns et les autres. 

 

L’islamo-gauchisme est une expression trompeuse

 

On se tromperait cependant lourdement à penser que cet  esprit est le propre du gauchisme. Nous avons évoqué Macron : c’est toute la mouvance mondialiste qui se tient derrière lui  pour promouvoir la subversion de notre culture, tant par l’antiracisme idéologique, l’intégrisme écologique, le brouillage des repères familiaux et sexuels. Ni les gauchistes, ni les islamistes n’auraient acquis tant de prestige s’ils n’avaient reçu  l’appui des maîtres du monde, des gafas, de la quasi-totalité   des médias, des tribunaux, des institutions internationales. Quelle différence entre l’islamo-gauchisme et la coalition  qui a mis, sans  doute par de méthodes frauduleuses,  Biden au pouvoir  aux Etats-Unis ?  Le secrétaire général de Nations-Unies, le portugais Antonio Guterres propagateur infatigable de  l’immigration, désignait récemment le « suprématisme blanc »  comme le premier danger pour la civilisation .On ne pense pas différemment à  Bruxelles.  La  grande nouveauté de ce début du XXIe siècle, c’est que l’oligarchie mondiale (ne parlons pas d’élites), à commencer par celle de l’argent, s’est, pour l’essentiel,  ralliée à la culture d’extrême-gauche sur absolument tous les sujets - à la seule exception des questions d’argent puisqu’il n’est pas question pour elle, évidemment, d’ égaliser    les fortunes ou les revenus , au contraire .  L’internationalisme est même un bon alibi pour accroître les leurs : une mondialisation apparemment généreuse ouvre un espace cruel aux pauvres et favorable aux très  riches :  le libre-échange et l’immigration font baisser les salaires dans les pays avancés, l’idéologie antiraciste alimente le mépris des classes moyennes , l’idéologie  antifamiliale dilue leur système de valeurs , la philosophie libertaire justifie les moeurs débridées des grands de ce monde  . Or tous ces gens qui dominent  le monde ne passent pas pour  des gauchistes au sens habituel du terme : ils sont de bon ton, ils seraient  plutôt centristes  , comme les  médias qu’ils  contrôlent. Est-il nécessaire de dire que les islamo-gauchistes proprement dits ne se sentiraient pas si audacieux s’ils ne se savaient soutenus par les puissants ? Ce qui menace le monde aujourd’hui, ce n’est pas l’islamo-gauchisme, c’est l’islamo-centrisme.

 

Roland HUREAUX     

 

 

 

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6 novembre 2021 6 06 /11 /novembre /2021 11:38

OBAMA, UNE FAUSSE VALEUR

Ecrit en 2019

Donald Trump vient d’être acquitté de l’accusation d’avoir voulu renverser la démocratie et c’est heureux.  Bien qu’ils aient été déclarés vainqueurs de la présidentielle, ses adversaires n’en continuent pas moins à s’acharner sur lui. Tout autre  est le sort de son prédécesseur   Barack Obama  qui fait plus que jamais figure de star mondiale. Sa biographie est en devanture de toutes les librairies de France - et sans doute d’ailleurs.  Un magazine le désigne comme l’homme de la décennie qui se termine. Pour un peu, il serait canonisé.

Obama est  pourtant le premier président depuis George Washington à ne pas avoir respecté cet antique usage qui voulait qu’un ancien président restât  au-dessus de la mêlée après avoir quitté ses fonctions. Il était pratiquement le directeur de campagne de Biden et a remporté un beau succès  en abattant Trump, l’homme qu’il détestait le plus au monde. Il n’a donc pu ignorer    l’énorme fraude électorale démocrate, dont , décisive ou non, personne ne conteste la réalité.

Mais c’est sur son bilan comme président qu’il doit être jugé : avoir déclenché quatre guerres, Libye, Syrie, Ukraine, Yémen, n’est pas un mince palmarès pour un chef d’Etat, même prix Nobel de la Paix. Certes ces guerres avaient des raisons locales, mais aucune n’aurait dégénéré sans le feu vert du département d’Etat.  Au total près d’un million de victimes, surtout civiles, dont la moitié en Syrie. Aucun président des Etats-Unis, à notre connaissance, n’avait réussi pareil exploit. A côté, Trump qui n’a provoqué aucune guerre et en a même (presque) terminé deux : Irak, Syrie, est un petit joueur.

Sarkozy a beau se glorifier s’avoir mis la Libye, et à partir des arsenaux de Kadhafi, la moitié de l’Afrique, à feu et à sang, il n’aurait rien pu faire sans l’aval du président américain.

Ajoutons que le président Obama avait pris l’habitude de ratifier toutes les semaines une liste de gens que les forces spéciales devraient assassiner  sans jugement à travers le monde, en particulier avec des drones qui causent presque toujours des dommages collatéraux dans le population civile.  Certes, d’autres présidents l’ont fait, si l’on en croit François Hollande, autre grande conscience de  gauche, qui s’en est même vanté. Mais aucun autant qu’Obama, dont les victimes se comptent par milliers.

Si les Etats-Unis avaient adhéré au Tribunal pénal international de La Haye, il y aurait là un beau dossier pour entamer des poursuites. Mais nous en sommes loin : Washington contrôle étroitement ce qui s’y  passe .

On dira à la décharge d’Obama qu’il a évité une guerre mondiale le 21 aout 2013, quand tous les médias occidentaux se déchaînaient contre Bachar-el-Assad,  coupable, disait-on, d’avoir attaqué à l’arme chimique un faubourg de Damas, et exigeaient des représailles massives ; Hollande et Fabius étaient même allés, insignifiants roquets, les réclamer à Washington avec l’appui des extrémistes  néo-conservateurs. Obama qui savait sans doute que la soi-disant attaque avait été organisée par nos alliés djihadistes avec le soutien de certains services secret occidentaux, ce dont personne ne doute aujourd’hui, a préféré sagement éviter l’escalade en saisissant la perche opportunément  tendue par Poutine pour lui éviter de perdre la face.  Qu’il ne  déclenche pas une guerre mondiale  était le moins qu’on puisse attendre d’un Prix Nobel de la paix !  Mais la question ne se serait pas posée si Obama n’avait fait, avec son âme damnée, la secrétaire d’état Hillary Clinton, ce qu’il fallait pour déclencher la guerre de Syrie. Elle ne se serait pas posée non plus si Obama, dont l’hypocrisie est consommée, n’avait appuyé en sous-main les djihadistes (Daech, Al Qaeda etc.) tout en faisant mine de les combattre.

On pourra encore  dire à sa défense qu’il n’était que le jouet des forces de l’Etat profond qui avaient voulu   porter un homme de couleur à la Maison blanche pour relever l’image des Etats-Unis.  Certes, mais  c’est en toute connaissance de cause qu’il a accepté de jouer ce rôle.  

Je n’ignore pas que des voix s’élèveront   pour dire « attaquer le bilan d’Obama, c’est du racisme ! ».  Le racisme n’est-il pas plutôt de   prendre   en compte la couleur de la peau d’un responsable   pour juger de son bilan. Et en fait de racisme, rappelons  que  , par sa mère,  Obama descend  de Jefferson Davis, président de la Confédération sudiste de 1861 à 1865.

Quand Gaston Monnerville fut élu chez nous en 1947 président du Conseil de la République et donc deuxième personnage de l’Etat personne ne releva qu’il était métis, seulement son mérite qui était à la hauteur, nul n’en doutait, de la fonction.  Quand il affronta en 1962 le général de Gaulle sur le terrain constitutionnel, nul  n’imagina non plus que le débat pouvait avoir une dimension raciale.

Les temps ont changé : déjà quand Alexandre Dumas entra en 2002  au Panthéon, un grand journal titra que c’était le métissage qui était honoré : absurde considération dont n’avaient usé ni lui, ni ses contemporains, ni ses millions de lecteurs.

Que la considération raciale puisse occulter les crimes, bien réels, d’un président américain montre une singulière dégénérescence du débat politique.  Ce n’est pas cela qui fera reculer le racisme, bien au contraire.

 

Roland HUREAUX

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