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Roland HUREAUX

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9 février 2014 7 09 /02 /février /2014 10:15

 

Ainsi Mme Trierweiller a été répudiée.

La loi de Moïse commandait  au mari qui répudie sa femme,   unilatéralement cela va de soi, de lui remettre « un acte de répudiation ». Mais le président Hollande n’est pas le roi Salomon : Mme Trierweiller n’aura même pas eu droit à cet égard.

Quelque faible que soit la sympathie que nous inspirait ce personnage, on ne peut qu’être confondu par la manière dont elle est aujourd’hui traitée.

Après des dizaines de chefs de l’Etat qui, tous sans exception, avaient respecté, au moins les apparences du mariage traditionnel, Nicolas Sarkozy s’était le premier distancié en  divorçant, amoureux éconduit,  et en se remariant à l’Elysée.

François Hollande crut pouvoir aller plus loin dans la rupture avec la tradition. Jamais marié avec la mère de ses quatre enfants, il imposa dès son arrivée à l’Elysée, avec le titre  officieux de « première dame de France » et les avantages substantiels y afférant, une maîtresse  jamais divorcée de son actuel mari. Foin de la morale bourgeoise, l’adultère s’installait officiellement à la tête de l’Etat.

A tous ceux qui pensaient qu’il s’agissait là d’une évolution naturelle vers le « progrès », l’émancipation de tabous d’un autre âge, la triste fin de cette histoire nous montre à quel degré de goujaterie conduit cette prétendue émancipation. Même le droit du licenciement impose  aujourd’hui plus de ménagements.

A tous ceux qui pensaient que tout ce qui était liberté sexuelle allait dans le même sens que  la libération de la femme, victime disait-on, d’une oppression séculaire, et qui voyaient en Mme Trierweiler le prototype de la femme libérée, son congédiement sans préavis  révèle ce dont ils ne se doutaient  pas : à quel point la condition de la femme s’est dégradée avec  l’émancipation des mœurs. Comme le contrat de travail, le mariage,   loin d’être une chaîne,   était d’abord  pour la femme une protection. 

 

A l’opposé du but affiché

 

Le féminisme, comme la philosophie libertaire sont des idéologies : comme toutes les idéologies,  prétendant faire le bonheur des hommes (et des femmes)  à partir d’idées fausses, elles  aboutissent à l’exact contraire  de leur but affiché.

Jamais la condition ouvrière n’était tombée aussi bas que sous le régime bolchevik, prétendu  « dictature du prolétariat ». Jamais les inégalités ne se sont accrues à l’école que sous le régime du collège unique.

Quel sociologue nous démontrera   un jour comment  les quarante dernières années de supposée libération de la femme ont été peut-être celles où sa condition réelle a le plus dramatiquement régressé ?  Certes, elles ont accès à beaucoup de métiers de prestige qui leur étaient interdits autrefois, avec l’indépendance financière qui en résulte, au moins en principe. Mais quelle promotion pour la vendeuse sous le contrôle étroit d’un chef de rayon généralement masculin ?  Ou pour   celles  que les incertitudes du lien conjugal et l’air du temps  contraignent  à un  travail servile qui leur déplait et  s’ajoute aux tâches ménagères ? Et que dire des   innombrables femmes parents isolés ou laissées seules après  cinquante ans ?  De celles auxquels   leurs compagnons,  maris, parents, voire patrons    auront  empêché d’avoir un enfant de plus ?  De  celles que leurs compagnons soixante-huitards ayant appris à « jouir sans entraves » et à « se lâcher »   façon Cantat, battent  comme on n’osait pas du temps où l’enfer faisait peur 

Que l’idéologie aboutisse à l’inverse de ses objectifs affichés, rien ne l’illustre  mieux que les élections municipales en cours où, en dépit de la surenchère législative en matière de parité, les malheureux candidats n’ont jamais  eu autant de mal à trouver des femmes désireuses de s’engager en politique, sans doute parce que les femmes ont compris mieux que les hommes la dégénérescence de la fonction élective.

Mais combien auront  envie de réélire François Hollande au vu de la dernière inélégance  avec laquelle a été  traitée la  soi-disant « première dame » ? On peut se le demander.

 

 

Roland HUREAUX 

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